L'arme de l'homme tué par la police près de Lyon était factice

Le jeune homme abattu mercredi par les forces de l'ordre en banlieue lyonnaise braquait en fait une arme factice, a déclaré jeudi le procureur de Lyon.

Cet homme de 19 ans, non connu des services de police à part pour des faits mineurs, avait franchi deux barrages de police avant d'essuyer les tirs des forces de l'ordre.

Le procureur de Lyon, Marc Désert, a assuré que le CRS qui a tué le fuyard se croyait en état de légitime défense, malgré le caractère factice de l'arme qui le menaçait.

Il a précisé qu'il n'hésiterait pas à ouvrir une information judiciaire pour faire la lumière sur cette affaire s'il y avait des soupçons de bavure, mais que "les CRS pouvaient légitimement penser que leurs vies étaient en danger".

"C'était une arme factice, en plastique, un pistolet à billes mais qui avait toute l'apparence d'un vrai", a expliqué Marc Désert lors d'une conférence de presse, ajoutant que son propriétaire visait les CRS qui tentaient de l'interpeller.

Après l'immobilisation du véhicule en fuite, les CRS ont réussi sans encombre à se saisir de la conductrice de 53 ans alors que le passager, porteur de l'arme, a fortement résisté.

"Deux motards ont essayé de le sortir du véhicule pendant qu'un troisième était placé en protection avec son arme", a expliqué le procureur. "A un moment, il s'est baisé, s'est redressé avec son arme et a braqué les deux motocyclistes".

C'est à ce moment-là que l'un d'eux aurait tiré deux balles qui n'ont pas atteint le jeune homme. C'est le motard placé en protection en retrait qui a alors tiré le coup de feu mortel, atteignant l'homme en pleine poitrine.

La voiture, signalée par des automobilistes pour conduite dangereuse, avait été prise en chasse à hauteur de Valence (Drôme) par les motards, un fourgon de CRS et un hélicoptère.

Après avoir quitté l'A7 en arrivant dans l'agglomération lyonnaise, la Peugeot a heurté une voiture sans s'arrêter.

Après une cinquantaine de kilomètres de course-poursuite, les forces de l'ordre ont tiré dans les pneus des fuyards pour immobiliser leur véhicule.

Selon Marc Désert, la femme venait de quitter son mari, sa fille de neuf ans, son emploi et son domicile pour s'installer avec le jeune homme de 19 ans à Créteil, près de Paris.

Selon la police, elle était sous l'emprise du cannabis au moment des faits. Le jeune homme était en errance et avait effectué une peine de prison après la découverte de 2 kilos de résine de cannabis au domicile familial.