BFMTV
Police-Justice

L'affaire Zahia n'est pas terminée

-

- - -

Franck Ribéry et Karim Benzema sont renvoyés en correctionnelle dans l’affaire Zahia, pour « sollicitation de prostituée mineure ». Le juge d'instruction a fait ce choix alors que le Parquet avait demandé un non-lieu, en 2011, estimant que les deux hommes ignoraient l'âge de Zahia.

Ribéry et Benzema retourneront devant le juge. L’instruction a renvoyé 8 personnes au total dans l’affaire Zahia, certaines pour proxénétisme aggravé. L'escort girl avait assuré que les joueurs ignoraient qu'elle avait moins de 18 ans. Les faits se seraient déroulés à Munich et à Rueil-Malmaison en 2009 pour Franck Ribéry, à Paris et en 2008 pour Karim Benzema.

Les deux joueurs encourent 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende. Mais l'accusation devra prouver que le client savait la prostituée mineure. Les deux footballeurs ne seront pas obligatoirement présents à l'audience, ils pourront être représentés par leurs avocats. Zahia, elle, ne devrait pas se porter partie civile. Les deux footballeurs n’ont pas fait de commentaire après cette annonce, pas plus que le sélectionneur de l’Equipe de France.

« Aussi surprenant qu'injuste »

Me Sophie Bottai, l'avocate de Frank Ribéry, se dit particulièrement surprise par ce renvoi en correctionnelle : « Cette décision est aussi surprenante qu’injuste au regard du dossier et aux réquisitions du procureur qui réclame un non-lieu. Donc je suis particulièrement étonnée et navrée, mais j’ai confiance pour la suite de la procédure ».

« En privé, Zahia reconnaît qu’il ne s’est rien passé »

Du côté de la défense de Karim Benzema, Me Sylvain Cormier montre lui aussi son incompréhension : « C’est profondément injuste. On se défendra devant le tribunal mais Karim Benzema est innocent. Ce qui est encore plus choquant c’est qu’en privé, Zahia reconnaît qu’il ne s’est rien passé concernant Karim Benzema. C’est assez fou comme histoire. Mais la condamnation, elle est déjà là en termes d’image ».

« On essaye de moraliser les comportements »

Pour Me Cécile de Oliveira, avocate pénaliste au barreau de Nantes, c’est surtout une histoire de morale. « De cette manière on essaye de moraliser les comportements de personnes considérées comme de véritables stars et des modèles pour des adolescents. Les faire juger pour ce type d’infraction, c’est rappeler qu’ils ne sont pas au-dessus des lois, même si leur train de vie est au-dessus de la moyenne. Ils auront sans doute une peine de prison avec sursis ».

|||

En raison de nombreux débordements, nous sommes contraints de fermer les commentaires reliés à cet article. Merci pour votre compréhension.