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Police-Justice

L'affaire Rossi se corse

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Pourtant soutenu par ses collègues, le patron des forces de sécurité en Corse, Dominique Rossi a été muté. Selon le ministère de l’Intérieur, il aurait mal géré l’occupation de la villa de Christian Clavier.

Vague de réactions après la mutation de Dominique Rossi, coordonnateur des forces de sécurité intérieure en Corse, envoyé à l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN).

L'affaire commence samedi dernier avec l'occupation pacifique pendant une heure par une cinquataine de militants indépendantistes de la villa corse de Christian Clavier située à Porto-Vecchio. L'acteur est un ami personnel de Nicolas Sarkozy. Et coïncidence, le coordonnateur des forces de sécurité intérieure en Corse, Dominique Rossi, a été muté à l'IGPN.

Certains considèrent cette mutation conmme une mise au placard pour un policier considéré comme un grand professionnel. D'autres, en revanche estiment que Rossi, qui avait été prévenu à l'avance de l'opération des nationalistes, aurait dû prendre les mesures nécessaires pour l'éviter.

Hier après-midi, l'acteur et son personnel de maison ont été entendus dans le cadre de l'information judiciaire.

Beaucoup de bruit pour rien ?

Olivier Boisteaux, le président du Syndicat Indépendant des Commissaires de Police, estime qu'il n'y a eu aucune faute de la part de Dominique Rossi : « Il a essayé de trouver un équilibre entre un conflit physique qui aurait pu avoir lieu sur place et une négociation qui a donné la décision qui a été prise. Ce qui me choque à travers la sanction, c'est surtout la précipitation dans laquelle elle a été prise et surtout la disproportion avec un épiphénomène local : je rappelle qu'en Corse il y a très régulièrement des évènements d'ordre public bien plus graves. Ca reste pour nous un épiphénomène qui engendre quand même le déplacement d'un de nos collègues dans les plus brefs délais. C'est pour le moins curieux et surtout rarissime ».

Emmanuel Roux, le secrétaire général adjoint du Syndicat des Commissaires de Police Nationale, estime lui aussi que Dominique Rossi est irréprochable : « S'il faut aujourd'hui limoger tous les commissaires qui arbitrent en ordre public pour abaisser le niveau de pression, et bien il faut limoger 500 ou 600 commissaires. Parce que c'est la pratique. Il faut toujours envisager les conséquences des actes en terme d'ordre public. Je ne dis pas qu'il faut acheter la paix sociale. Quel est le bilan de cette affaire en terme de troubles à l'ordre public ? Rien. Il y a une villa dont on ne sait même pas s'il y a eu une dégradation pour y pénétrer et il n'y a pas eu de dégâts ».

La rédaction et Sébastien Gilles