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Police-Justice

L'affaire Censier devant les assises après quatre ans de rebondissements

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Le procès du meurtrier et des agresseurs présumés de Jérémy Censier, tué sauvagement à l'âge de 19 ans, s'est ouvert mercredi à Pau.

Le procès devant la cour d'assises des mineurs des Pyrénées-Atlantiques du meurtrier et des agresseurs présumés de Jérémy Censier, tué sauvagement à l'âge de 19 ans, s'est ouvert mercredi à Pau à l'issue d'une procédure marquée par les coups de théâtre procéduraux.

Agé de 22 ans, le principal accusé est renvoyé pour meurtre, ce qu'il niera. Il encourt 30 ans de réclusion criminelle.

Jugés pour violences volontaires en réunion, ses cinq co-accusés - âgés de 23 à 34 ans - encourent sept ans de prison.

Roué de coups et poignardé par une bande

Les faits remontent à la nuit du 21 au 22 août 2009, lors d'une fête à Nay (Pyrénées-Atlantiques), village à une vingtaine de kilomètres de Pau: Jérémy Censier, originaire du Gers, est roué de coups par une bande et poignardé. Selon l'autopsie, il est mort d'un coup de couteau au coeur.

La cour devra dans un premier temps trancher sur une demande de huis-clos déposée au nom de la "sérénité" par la défense, demande à laquelle la famille, qui réclame un procès public, est farouchement opposée au point d'avoir menacé de quitter la salle si la défense obtenait gain de cause.

Le père de la victime, Joël Censier, un ancien policier de 53 ans, s'était lancé fin 2011 dans un combat judiciaire très médiatisé. Dans un spot largement diffusé sur internet, il réclamait une justice moins laxiste et interpellait les candidats à la présidentielle. En décembre, il a été reçu par la garde des Sceaux, Christiane Taubira.

Rebondissements en série

De fait, la procédure a été marquée par plusieurs rebondissements : en septembre 2011, après deux années de détention, le principal accusé avait été remis en liberté, sous contrôle judiciaire, sur un point de procédure.

Par la suite, la Cour de cassation avait annulé les PV de sa garde à vue, en raison du non-respect des droits de la défense. Des failles que ses avocats entendent bien exploiter: "Nous allons mettre en exergue tout ce qui a pêché dans l'instruction, réduite comme peau de chagrin et qui de toutes façons ne satisfera personne", a déclaré Me Denise Pombeilh, l'avocate du principal accusé avec Me Thierry Sagardoytho.

La mère de la victime Corinne Censier, a dit mercredi matin son espoir que les circonstances du drame soient élucidées: "Je veux savoir pourquoi il y a eu cet acharnement. Il a reçu sept coups de couteau. Je suis dans l'attente de cette vérité".