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Police-Justice

L'affaire Banon pourrait expliquer le report à New York

L'affaire Tristane Banon a pu avoir une incidence sur le report du 1er au 23 août de l'audition de Dominique Strauss-Kahn devant la justice américaine, selon l'avocat de la romancière. Me David Koubbi a rappelé que le procureur de Manhattan lui avait dema

L'affaire Tristane Banon a pu avoir une incidence sur le report du 1er au 23 août de l'audition de Dominique Strauss-Kahn devant la justice américaine, selon l'avocat de la romancière. Me David Koubbi a rappelé que le procureur de Manhattan lui avait dema - -

PARIS (Reuters) - L'affaire Tristane Banon a pu avoir une incidence sur le report du 1er au 23 août de l'audition de Dominique Strauss-Kahn devant...

PARIS (Reuters) - L'affaire Tristane Banon a pu avoir une incidence sur le report du 1er au 23 août de l'audition de Dominique Strauss-Kahn devant la justice américaine, estime l'avocat de la romancière.

Me David Koubbi a rappelé que le procureur de Manhattan lui avait demandé de lui communiquer les éléments de son dossier et qu'il s'y était refusé tant qu'il n'y aurait pas de demande officielle aux autorités françaises acceptées par ces dernières.

"Si ces éléments doivent être en possession de la justice américaine, c'est à la justice française d'en décider. Et donc, il est normal dans cette hypothèse que Cyrus Vance décide d'un renvoi pour avoir le temps de faire les démarches administratives qui sont les siennes", a-t-il dit sur i>Télé.

Parallèlement aux rebondissements de l'affaire Strauss-Kahn à New York, où la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol a rompu le silence, l'enquête sur le volet français se poursuit.

Me David Koubbi s'est voulu optimiste sur l'issue de la plainte déposée le 5 juillet par Tristane Banon pour tentative de viol, un crime passible de la cour d'assises.

"S'il y a un abandon des charges (aux Etats-Unis), tant mieux pour Dominique Strauss-Kahn et tant mieux pour Tristane Banon puisqu'elle aura une chance de voir Dominique Strauss-Kahn jugé à Paris", a-t-il dit.

ENQUÊTE COMPLEXE

Une source policière évoque toutefois une "enquête complexe" en raison de la difficulté de réunir des éléments matériels huit ans après les faits et d'un problème de qualification juridique.

"L'audition de la plaignante et des proches auxquels elle s'était confiée laissent penser qu'il s'est passé quelque chose. Mais on ne renvoie pas un ex-directeur général du FMI devant une cour d'assises sans preuves matérielles", dit cette source.

En outre, pour certains juristes, les faits, s'ils étaient avérés, s'apparenteraient davantage à une agression sexuelle prescrite au bout de trois ans qu'à une tentative de viol, qui, elle, ne l'est qu'au bout de dix ans.

La romancière, âgée de 32 ans, accuse Dominique Strauss-Kahn de s'être jeté sur elle en 2003 dans un appartement parisien où il lui avait donné rendez-vous pour un entretien dans le cadre de la rédaction d'un livre.

Les enquêteurs, qui ont retrouvé ce logement, ont enchaîné les auditions, dont celles de proches et de responsables socialistes auxquels Tristane Banon s'était confiée. Ils disposent également de courriels fournis à l'appui de la plainte.

Mais une source proche de l'enquête évoque la "frustration" de policiers ne disposant pas d'éléments plus tangibles. A l'époque, Tristane Banon avait en effet renoncé à porter plainte. "Si elle l'avait fait, il y aurait eu des examens médicaux et psychologiques", dit-on de même source.

Dans ce contexte, les enquêteurs ne semblent pas prêts à entendre Dominique Strauss-Kahn à New York sur l'affaire Banon, dans le cadre d'une entraide judiciaire, avant de savoir si le dossier tient la route ou non.

A l'issue de l'enquête préliminaire, le parquet de Paris pourra soit classer l'affaire, s'il estime qu'il y a prescription ou qu'il n'y a pas suffisamment d'éléments, soit ouvrir une information judiciaire et désigner un juge d'instruction.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse

REUTERS