BFMTV
Police-Justice

L'activité des services de renseignement en légère hausse: un impact des gilets jaunes?

La CNCTR examine les actes techniques de renseignement.

La CNCTR examine les actes techniques de renseignement. - AFP

La prévention du terrorisme reste la préoccupation principale des services de renseignement. Mais selon la commission de contrôle des techniques de ces services note une légère augmentation des surveillances en prévention de violences collectives.

L'impact des gilets jaunes sur le travail des services de renseignement? Un rapport de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) établit que les services de renseignement, qui ont surveillé 22.308 personnes l'an dernier, ont vu leur activité augmenter concernant la prévention d'activités "particulièrement déstabilisatrices de l'ordre public telles que les violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique".

Identification des individus appelant à la violence, géolocalisation de ces individus, surveillance des moyens de communication... l'an dernier, les actes concernant la prévention de potentielles actions violentes représentent 9% de la totalité des demandes réalisées par les services de renseignement. En 2017, ils représentaient 6%. Des actes techniques réalisées par les policiers de la DGSI, de la DGSE ou des fonctionnaires de Tracfin qui luttent contre la fraude et le blanchiment d'argent. 9,6% des personnes suivies le sont au titre de cette menace.

Dans son rapport, la CNCTR a assuré se montrer "particulièrement vigilante sur les demandes fondées sur cette finalité, considérant que la prévention de violences collectives ne saurait être interprétée comme permettant la pénétration d'un milieu syndical ou politique ou la limitation du droit constitutionnel de manifester ses opinions, même extrêmes".

Menace terroriste

L'an dernier, le nombre d'interceptions de sécurité (écoutes téléphoniques administratives) a augmenté de 20% par rapport à 2017, avec un chiffre global de 10.562 demandes. Le nombre de demandes de géolocalisation en temps réel de personnes à surveiller a lui fortement cru en 2018, avec 5191 demandes, soit 38% de plus que l'année précédente. 

L'activité principale des services de renseignement reste la prévention d'actes de terrorisme. Une mesure de surveillance concernant cette menace a concerné 8574 personnes, soit 38,9% des personnes surveillées, en 2018. La menace endogène de l'islamisme radical reste élevé. 

Justine Chevalier