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Police-Justice

L'accident de Fukushima classé niveau 6, selon l'ASN

L'Autorité française de sûreté du nucléaire (ASN) estime mardi que l'accident nucléaire en cours au Japon à la centrale de Fukushima (photo) atteint le niveau 6 de gravité sur l'échelle internationale qui en compte 7 /Photo prise le 15 mars 2011/REUTERS/T

L'Autorité française de sûreté du nucléaire (ASN) estime mardi que l'accident nucléaire en cours au Japon à la centrale de Fukushima (photo) atteint le niveau 6 de gravité sur l'échelle internationale qui en compte 7 /Photo prise le 15 mars 2011/REUTERS/T - -

PARIS (Reuters) - L'accident nucléaire en cours au Japon à la centrale de Fukushima atteint le niveau 6 de gravité sur l'échelle internationale qui...

PARIS (Reuters) - L'accident nucléaire en cours au Japon à la centrale de Fukushima atteint le niveau 6 de gravité sur l'échelle internationale qui en compte 7, a estimé mardi l'Autorité française de sûreté du nucléaire (ASN).

Le niveau 7 n'ayant été atteint qu'une fois dans le monde, en 1986 à Tchernobyl, "on est dans une catastrophe tout à fait évidente" au Japon, a déclaré le président de l'ASN, André-Claude Lacoste, lors d'une conférence de presse à Paris.

L'ASN et l'Institut national de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ont estimé que l'impact sanitaire en France de ces accidents en série sur les réacteurs de Fukushima, conséquences du séisme et du tsunami dévastateurs qui ont frappé le Japon vendredi dernier, était "pour l'instant (...) bien entendu nul" compte tenu de la distance avec le Japon.

Les deux organismes ont renouvelé leurs conseils de prudence à destination des ressortissants français habitant dans l'archipel nippon, appelant à ne pas céder à la panique.

"Actuellement, pour les gens qui sont dans la région de Tokyo, il n'y a pas d'augmentation significative de la radioactivité et pas de mesure particulière à prendre", a déclaré la présidente de l'IRSN, Agnès Buzyn.

"Il n'y a pas lieu pour l'instant de se mettre à l'abri ou de prendre des pastilles d'iode", a-t-elle ajouté. "Celles-ci seront peut-être distribuées dans la journée mais attention: il ne faut certainement pas les prendre préventivement, cela n'a pas d'efficacité".

Un expert de l'IRSN est arrivé à Tokyo et participe à l'évaluation des risques pour que l'ambassade de France puisse adapter ses consignes de sécurité en temps réel, a ajouté Agnès Buzyn.

INQUIÉTUDE POUR LE PERSONNEL DE LA CENTRALE

Selon le président de l'ASN, la situation s'est "doublement dégradée" à Fukushima depuis lundi.

L'enceinte de confinement du réacteur numéro 2, destinée à isoler le coeur du réacteur, "n'est plus étanche". "On ne sait pas à quel point elle est endommagée", a expliqué André-Claude Lacoste.

Par ailleurs, un incendie au niveau de la piscine d'entreposage du combustible usé du réacteur numéro 4, à l'arrêt au moment du tremblement de terre, s'est produit.

"Apparemment ces piscines sont exposées sans aucune enceinte de protection", a ajouté André-Claude Lacoste.

Les autorités japonaises ont classé l'accident de Fukushima au niveau 4 samedi. Mais pour le président de l'ASN, "il est tout à fait clair que nous sommes à un niveau 6, qui est un niveau intermédiaire entre ce qui s'est passé (à la centrale américaine de) Three Mile Island (en 1979) et à Tchernobyl".

Désormais, la sûreté des employés de la centrale qui travaillent à contenir l'accident est menacée, selon l'IRSN.

"Nous avons de fortes suspicions que les doses reçues par les travailleurs sur place sont toxiques (...) voire héroïques. Nous sommes inquiets pour la santé des travailleurs et leur capacité à assurer le travail sur le long terme", a dit Agnès Buzyn.

Il semblerait que la zone d'évacuation de la population dans les 30 km entourant la centrale "soit suffisante pour l'instant", a-t-elle ajouté, mais "si la dégradation des installations se poursuit, il est possible qu'elle nécessite d'être élargie".

Mathilde Cru et Benjamin Mallet, édité par Gilles Trequesser

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