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Police-Justice

Kouchner: "l'approche de la mort va changer"

Bernard Kouchner était l'invité de BFMTV, ce vendredi 20 juin 2014.

Bernard Kouchner était l'invité de BFMTV, ce vendredi 20 juin 2014. - -

Médecin et ancien ministre de la Santé, Bernard Kouchner était l'invité de BFMTV, ce vendredi soir, et est revenu sur le procès du docteur Bonnemaison, au cours duquel il a témoigné.

"La mort à l'hôpital est très mal traitée, et il faut que cela change", a estimé Bernard Kouchner, sur BFMTV, ce vendredi soir. L'ancien ministre de la Santé entre 1992 et 2002 était invité à réagir, au huitième jour du procès du docteur Bonnemaison, qui comparaît devant la Cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques pour avoir abrégé la vie de sept patients âgés et très malades, en leur administrant, hors de tout protocole, des médicaments ayant entraîné leur mort. Des actes pour lesquels il encourt la réclusion à perpétuité.

"N'accablons pas les médecins"

Présent ce vendredi à Pau, où il a témoigné son soutien à Nicolas Bonnemaison pendant une heure, Bernard Kouchner a insisté, sur BFMTV, sur la nécessité d'une "évolution", sur la question de la fin de vie, en France. "On accepte pas que la mort fasse partie de la vie. Il y a une loi (la loi Léonetti de 2005, NDLR) et il faut la respecter, mais la loi va changer", a-t-il déclaré, au micro de Ruth Elkrief.

"Au cas par cas, on a vu que ces personnes malades allaient mourir", a rappelé Bernard Kouchner au sujet des sept patients traités par le docteur Bonnemaison. "C'était une question d'heures. Ce qu'il a fait, c'est abréger leurs souffrances", a défendu l'ancien ministre. Et d'ajouter: "N'accablons pas les médecins, ils font aussi partie de cet abord de la mort. [...] On doit, comme d'autres pays le font, aux Etats-Unis, en Belgique, en Angleterre, en Hollande, essayer d'aborder la mort d'une autre façon".

"On ne va rien imposer à personne. Mais si l'on veut disparaître de façon paisible, entouré des siens, ce qui est le maximum, alors il faut prendre le risque d'envisager la mort comme la fin de la vie, comme faisant partie de la vie", a poursuivi Bernard Kouchner. Et de conclure: "La médecine évolue. L'approche de la mort va changer, on va l'adoucir".

A Pau, plus tôt dans la journée, Bernard Kouchner a fait son mea culpa pour n'avoir pu faire une législation "complète", mais seulement "un texte de consensus" en 2002 avec sa loi sur les droits des malades, qui visait notamment à interdire l'acharnement thérapeuthique.