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Kerviel dépose plainte pour rouvrir le dossier Société générale

Jérôme Kerviel, ex-trader de la Société Générale.

Jérôme Kerviel, ex-trader de la Société Générale. - -

L'ancien trader a déposé plainte afin de rouvrir le dossier Société générale, dans lequel il avait été condamné à 3 ans de prison et 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts.

L'ex-trader de la Société générale Jérôme Kerviel a déposé plainte mardi avec constitution de partie civile afin de rouvrir le dossier Société générale dans lequel il avait été condamné en appel à trois ans de prison et 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts.

L'ancien trader a déposé plainte pour "faux et usage de faux" afin qu'un juge soit désigné pour enquêter sur des enregistrements réalisés par la Société générale de "façon illicite", selon son avocat maître David Koubbi. Jérôme Kerviel estime ainsi que ces enregistrements ont été faits par la banque "à son insu".

Pour l'avocat, leur "retranscription" a été "versée au dossier et exploitée par la justice comme étant les aveux de Jérôme Kerviel, sans aucune vérification".

"Escroquerie au jugement"

Le 28 octobre 2012, deux jours après la condamnation en appel de Jérôme Kerviel, le parquet de Paris avait classé sans suite deux plaintes simples de l'ex-trader: l'une pour "escroquerie au jugement", l'autre pour "faux et usage de faux".

Lors du procès en appel, en juin 2012, la Société générale avait fait citer un expert en informatique qui avait jugé normales les coupures dans l'enregistrement contesté par maître Koubbi et son client.

Selon cet expert, elles étaient dues au système d'enregistrement utilisé, un modèle répandu dans les salles de marchés et réputé pour son cryptage des données. Pour des raisons de "compression", l'enregistrement s'arrête lors des "silences" ou quand la qualité sonore est insuffisante, avait-il expliqué.

"Montage de la Société générale"

Mais pour maître Koubbi, "ces enregistrements n'ont pas fait l'objet d'une expertise contradictoire". C'est pourquoi l'avocat a demandé une "expertise judiciaire" de ces enregistrements afin de "démontrer le montage opéré par la Société générale".

Pour l'avocat, les coupures ont été volontairement effectuées à la demande de la banque afin de dissimuler une partie des échanges verbaux "dans le but de constituer des preuves à charge" contre son client.


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D. N. et M. T. avec AFP