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Police-Justice

Karachi, retour sur une affaire tentaculaire

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Elle fait la une chaque semaine, mais avez-vous bien compris l'Affaire Karachi ? Un dossier tentaculaire avec de nombreux protagonistes. Voici un rappel des faits pour vous aider à vous y retrouver.

L'affaire Karachi commence par un terrible attentat. Le 8 mai 2002, au Pakistan, onze ingénieurs français de la DCN, la Direction des Constructions Navales, sont tués dans une attaque suicide. La justice penche d'abord pour la piste islamiste. Jusqu'à ce qu'en 2009, le juge Trévidic explore une toute autre thèse.

A l'origine, un contrat passé entre la France et le Pakistan. La vente de trois sous-marins pour un montant de 5 milliards et demi d'euros. Pour faciliter la transaction, le gouvernement Balladur fait appel à des intermédiaires. L'homme d'affaires Ziad Takiedine aurait touché une commission, qui devait être distribuée à quelques responsables pakistanais.

En 1995, Jacques Chirac est élu. Il décide de stopper le versement des commissions. Les familles de victimes y voient la cause de l'attentat de Karachi, des Pakistanais se vengeant de ne pas avoir touché l'argent promis.

C'est là que commence l'affaire dans l'affaire. Les juges soupçonnent les intermédiaires d'avoir reversé une partie des commissions touchées au gouvernement Balladur pour l'aider à financer illégalement sa campagne.

C'est là aussi que le dossier finit par rattraper Nicolas Sarkozy, ministre du Budget à l'époque où le contrat d'armement est signé, et porte-parole d'Edouard Balladur durant la campagne de 1995.

Pour démêler l'écheveau Karachi, les juges et les familles de victimes réclament depuis des mois la levée du secret-défense. François Hollande s'y est engagé s'il est élu le 6 mai prochain.