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Police-Justice

Jusqu'à sept ans de prison pour 24 membres d'un réseau de prostitution de Nigérianes à Lyon

Les avocats dans la salle d'audience avant le début du procès du cas d'un réseau de prostitution à Lyon, le 6 novembre 2019

Les avocats dans la salle d'audience avant le début du procès du cas d'un réseau de prostitution à Lyon, le 6 novembre 2019 - Romain Lafabregue / AFP

Les 24 membres d'un réseau de prostitution nigériane, dont le procès s'est tenu début novembre après une lourde enquête commencée en 2016, ont été condamnés à des peines de prison ce vendredi.

Les 24 membres d'un vaste réseau de proxénétisme d'origine nigériane, jugés à Lyon pour avoir sévi dans cette ville ainsi qu'à Montpellier et Nîmes en 2016-2017, ont été condamnés ce vendredi à des peines allant jusqu'à sept ans d'emprisonnement. Ces prévenus - 10 femmes et 13 hommes originaires du Nigeria ainsi qu'un Français - avaient été jugés du 6 au 13 novembre devant le tribunal correctionnel de Lyon.

Des peines de prison pour la majorité des prévenus

La femme la plus recherchée de France, Jessica Edosomwan, en fuite, a été condamnée par défaut à sept ans de prison pour "proxénétisme aggravé", "traite d'être d'humains" et "blanchiment", de même que deux autres prévenus - le "pasteur" Stanley Omoregie et Junior Franck - considérés comme les têtes du réseau.

Helen Okpoto, surnommée "la mama", et considérée elle aussi comme l'une des têtes du réseau de prostitution, a elle été condamnée à six ans d'emprisonnement. Quant à Cynthia Obule, à la fois l'une des 17 Nigérianes parties civiles et prévenue pour proxénétisme, elle a été condamnée à trois ans d'emprisonnement.

Parmi les autres prévenus, trois ont été condamnés à cinq ans d'emprisonnement, cinq à quatre ans, huit à trois ans d'emprisonnement, dont Mme Obule, deux à deux ans et deux à des peines plus légères. Les peines les plus lourdes étaient toutes assorties d'une interdiction définitive du territoire national et d'interdiction de détention et port d'arme pendant cinq ans.

Le tribunal "durcit le ton" sur les réseaux de prostitution

Ces condamnations sont légèrement inférieures aux réquisitions, qui étaient notamment de dix ans d'emprisonnement pour Stanley Omoregie et Helen Okpoto. "Le bilan de ces condamnations est cohérent et plus mesuré que les réquisitions. Elles restent élevées et c'est presque une première à Lyon dans ce genre d'affaire", a commenté l'avocat d'un des prévenus Me Thibaud Claus. "S'il n'y a pas de politique publique forte en matière de prostitution, avec des moyens, de tels procès ne serviront à rien", a-t-il toutefois estimé.

"On assiste à un changement de jurisprudence pour tenter de mettre fin à ce genre de réseaux de prostitution", a observé de son côté Me Sébastien Sertelon, avocat d'un autre prévenu, en constatant une "volonté du tribunal de durcir le ton".

J. G. avec AFP