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Police-Justice

"Jungle" de Calais: la justice valide l'arrêté d'expulsion

L'arrêté ne s'appliquera pas aux espaces sociaux.

L'arrêté ne s'appliquera pas aux espaces sociaux. - Denis Charlet - AFP

Le tribunal administratif de Lille a validé l'arrêté d'expulsion pris par la préfecture pour démanteler la partie sud du camps de réfugiés.

L'arrêté ordonnant l'expulsion des migrants de la "jungle" de Calais a été validé par le tribunal administratif de Lille. Un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais a confirmé à BFMTV que l'arrêté préfectoral ne s'appliquera pas aux espaces sociaux. "Je suis satisfaite, j'étais angoissée", a réagi Natacha Bouchart, la maire de la ville, précisant que le processus d'évacuation serait "progressif".

Vendredi dernier, un recours suspensif au démantèlement de la partie sud du camps de réfugiés avait été déposé. Mardi, saisie par dix associations et 238 migrants, une juge du tribunal administratif de Lille a visité la "jungle" de Calais afin d'évaluer si l'évacuation des lieux constituait ou non "une violation des droits fondamentaux des individus". Elle avait décidé de mettre sa décision en délibéré.

"Il faut de la fermeté"

La justice a finalement tranchée pour une décision "de suspension partielle de l'arrêté" préfectoral, excluant les zones de vie, comme les écoles ou les lieux de cultes, du démantèlement programmé. A l'annonce de ce jugement, le ministre de l'Intérieur s'est félicité "que la vérité parvienne enfin à émerger face aux postures et manipulations". Bernard Cazeneuve avait indiqué plus tôt que l'Etat n'utilisera pas les "bulldozers" pour procéder à l'évacuation du camps.

La maire de la Calais, qui un temps avait réclamé le déploiement de l'armée pour sécuriser sa ville, a assuré, sur BFMTV, que si cela était nécessaire, il y aurait recours à la force pour procéder au démantèlement. "Si les migrants se mettraient en infraction avec l’évacuation (...) il faut à un moment qu’il y ait de la fermeté, insiste Natacha Bouchart. Il faut donc démanteler au fur et à mesure et faire appel à la force s’il le faut."

De leur côté, les associations dénoncent cette décision de justice. "On va faire appel", affirme sur BFMTV la porte-parole de l'association L'Auberge des migrants. Pour elle, ce démantèlement progressif ne va pas régler le problème, bien au contraire. "On va voir plein de petites jungles se créer", prédit-elle.

J.C. avec AFP