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Police-Justice

"Je suis responsable de mes actes": un homme jugé à Montpellier pour avoir voulu tuer toute sa famille

Une salle d'audience à Montpellier (Photo d'illustration).

Une salle d'audience à Montpellier (Photo d'illustration). - Pascal Guyot

L'homme, âgé d'une quarantaine d'années, est jugé pour avoir tué sa compagne et son bébé en 2019 puis envisagé d'assassiner ses deux fils et de se suicider avant d'y renoncer.

"Je suis responsable de mes actes", a lancé lundi un père de famille jugé devant les assises de l'Hérault pour avoir tué sa compagne et son bébé en 2019 puis envisagé d'assassiner ses deux fils et de se suicider avant d'y renoncer.

Charles-Olivier Adde, 43 ans, est arrivé le teint pâle et la main tremblante à l'ouverture de son procès, qui doit durer jusqu'à mercredi.

Une vie familiale "en quasi autarcie"

L'homme vivait depuis plusieurs années avec sa compagne et leurs trois enfants, deux fils âgés de sept et 11 ans, dont l'un diabétique, et une fille de près de 20 mois, dans le village des Rives (Hérault), sur le plateau du Larzac, lorsqu'il a tué sa compagne et son bébé en juillet 2019.

Chef de production dans une entreprise de restauration, il travaillait beaucoup, tandis que la mère s'occupait des enfants et leur faisait l'instruction à la maison. La famille vivait "en quasi autarcie", selon les enquêteurs, et le couple avait choisi de ne pas vacciner ses enfants.

Lors d'une hospitalisation d'urgence de leur fille âgée d'un peu plus de 19 mois pour une infection urinaire, le personnel médical avait constaté une dénutrition de l'enfant, encore nourrie au sein, et lui avait administré une sonde naso-gastrique.

Différends avec les services sociaux

S'en était suivi un dialogue houleux entre la mère de famille et le corps médical, ont raconté à la barre les gendarmes et la grand-mère des enfants. Trois mois plus tard, à la suite des différents suivis menés par les services sociaux, le placement de l'enfant avait été ordonné. Le couple en avait été prévenu par téléphone.

"Ce coup de téléphone nous a fait basculer jusqu'à commettre l'irrationnel", a expliqué l'accusé, des sanglots dans la voix. "Mon épouse avait perdu tous ses moyens. Lors de ce dernier coup de fil, j'ai compris qu'il n'y avait plus d'échappatoire", a-t-il expliqué.

"La sécurité de cet enfant n'était plus assurée à son domicile puisqu'elle perdait du poids", a expliqué lundi Isabelle Stellbrinks, directrice de la Maison des solidarités qui a reconnu ne pas avoir rencontré la famille avant de décider "collectivement" du placement.

Pour échapper à la situation, le couple avait envisagé de fuir en Nouvelle-Zélande. Mais faute de passeport, la mère avait proposé le projet d'un suicide collectif.

H.G. avec AFP