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Police-Justice

« Je ne sais plus où j’ai mis ma voiture »

Près de 900 000 personnes sont atteintes par la maladie d'Alzheimer en France. Elle reste pourtant taboue. La journée mondiale contre Alzheimer, ce mardi, vise précisément à informer les populations.

Près de 900 000 personnes sont atteintes par la maladie d'Alzheimer en France. Elle reste pourtant taboue. La journée mondiale contre Alzheimer, ce mardi, vise précisément à informer les populations. - -

Ce mardi, c'est la journée mondiale contre Alzheimer. Une maladie qui concerne près de 900 000 personnes en France, mais qui reste taboue. Témoignages.

Il est difficile d’admettre qu'un trou de mémoire peut cacher une maladie réelle... Des témoignages et des explications sur RMC :

« Je n’ai rien vu venir »

Le mari de Christiane a été victime de la maladie d'Alzheimer. A 62 ans, il venait de prendre sa retraite. Christiane était infirmière, elle n'a rien vu venir : « Il avait quelques petits troubles de mémoire. Ça arrive à tout le monde. Le médecin traitant nous a rassuré nous disant « c’est parce qu’il est à la retraite, il est un peu désemparé et fait peut-être une petite dépression ». Un soir, il est rentré à la maison et m’a dit « je ne sais plus où j’ai mis ma voiture ». C’est à ce moment-là que j’ai eu un soupçon. Le plus pénible, je crois que c’est le moment où l’on dit le diagnostic, alors que mon métier d’infirmière ne m’a pas servi à ce moment-là. Je n’ai rien vu venir. Absolument rien », explique-t-elle sur RMC.

«Du côté de l’entourage, des mécanismes de défense»

Judith Mollard, psychologue à France Alzheimer, explique pourquoi les proches ont toujours du mal à y croire : « On assiste souvent du côté de l’entourage à des mécanismes de défense qui font qu’on va pendant tout un temps trouver de bonnes raisons aux attitudes qui sont en train de se modifier. C’est la mise à la retraite, la mort du chien, le départ du petit-enfant à l’étranger. On va pendant tout un temps tenter d’expliquer ce qui est en train de changer, ce qui est en train de se passer. »

«Des lésions 10 à 15 ans avant l’apparition des premiers symptômes»

La recherche continue de progresser et des diagnostics précoces devraient voir le jour d’ici quelques années. Mais seront-ils vraiment utiles ? Le Docteur Michèle Micas, gérontologue et vice-présidente déléguée de France Alzheimer, explique qu’ils pourraient renforcer l'efficacité des traitements existants : « On sait que les lésions dans le cerveau existent 10 à 15 ans avant l’apparition des premiers symptômes. Ce qui explique un échec relatif des thérapeutiques actuelles parce qu’elles sont données beaucoup trop tardivement. L’idée serait de détecter plus précocement pour essayer les molécules plus précocement également. »

bourdinandco - Yannick Olland