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Police-Justice

Jacqueline Veyrac: huit personnes en garde à vue

L'histoire se sera bien terminée pour la riche hôtelière et restauratrice niçoise retrouvée saine et sauve mercredi sur les hauteurs de Nice. Une mésaventure dont ses relations avec ses proches pourraient cependant garder des séquelles.

Une riche femme d'affaires niçoise enlevée et séquestrée deux jours dans un Renault Kangoo. Cette affaire digne d'un roman policier a connu un heureux épilogue, mercredi. Jacqueline Veyrac a été retrouvée ligotée, choquée, mais saine et sauve, prise en charge par les services médicaux. Parallèlement, l'enquête avance. Au moins huit personnes sont actuellement en garde à vue, selon nos informations. 

"Il y a quelque chose qui reste en relation très personnelle avec la victime", prévenait mercredi, mais sans plus s'avancer, le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre.

Cette relation "très personnelle" est à rechercher dans l'entourage de la riche hôtelière. La femme d'affaires de 76 ans était apparemment suivie et observée depuis plusieurs semaines. Non pour scruter ses habitudes, mais pour suivre ses rendez-vous immobiliers. A la tête d'un immense patrimoine immobilier, la septuagénaire voulait en céder une partie. 

Un héritage conflictuel 

Eu égard au patrimoine de la gérante du palace Le Grand Hôtel, situé sur la Croisette à Cannes, et du restaurant gastronomique La Réserve, à Nice, les enquêteurs ont d'emblée privilégié des motifs crapuleux. Le coup de fil reçu deux heures après l'enlèvement par le fils de la disparue allait aussi dans ce sens: "Vous avez des problèmes, vous allez devoir payer", expliquait alors un homme parlant un anglais très approximatif. Gérard, le fils, avait demandé à parler à sa mère. Et essuyer un refus. La géolocalisation de l'appel passé avec le téléphone de Jacqueline Veyrac avait toutefois permis d'indiquer un mouvement vers la sortie de Nice. Les enquêteurs avaient alors pensé qu'ils prenaient la direction de l'Italie.

Après la mort de son mari en 2000, Jacqueline Veyrac avait hérité d'une fortune considérable. Elle a deux filles et un fils, mais le partage des richesses a dès le début été conflictuel. Seize ans après le décès du père, l'héritage n'est toujours pas réglé, rappelle Le Parisien.

"Après une période difficile, il y a eu un accord provisoire de répartition, une convention de succession partielle. Cet accord fait l'objet d'une action en justice de nullité demandée par l'une des parties", détaille le procureur de Nice.

Des personnes de son entourage "se sentant lésées par la répartition des biens laissés en héritage" auraient pu vouloir rançonner ou impressionner la riche hôtelière, avance RTL. Il apparaît, selon nos informations, que l'une des filles de la victime était en conflit avec sa mère.

La vente également compliquée du Grand Hôtel

Une autre piste scrutée par les enquêteurs concerne la vente du Grand Hôtel. Lundi, jour de son enlèvement, la femme d'affaires devait honorer un rendez-vous en rapport avec cette transaction impliquant un grand groupe hôtelier. Mais après des mois de négociations, l'opération traînait en longueur, faute pour les parties d'avoir pu tomber d'accord. 

Outre l'individu parlant mal l'anglais les policiers ont aussi arrêté, à son domicile, un paparazzi surnommé "Tintin". Le photographe "est soupçonné d'avoir participé à la surveillance" de Jacqueline Veyrac indique Le Parisien. Cette prise et précieuse puisque l'homme aurait été en contact avec au moins cinq autres ravisseurs présumés. Deux d'entre eux, qui surveillaient le fourgon-prison où la victime était séquestrée, ont filé en trombe quelques minutes après sa découverte par un passant, dans les collines de Nice Ouest. Ils avaient été arrêtés peu après leur fuite.

David Namias avec Sarah-Lou Cohen