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Police-Justice

"J'ai eu des doutes sur la véracité de la vidéo": Branco revient sur les coulisses de l'affaire Griveaux

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L'avocat Juan Branco, qui a dû renoncer à représenter Piotr Pavlenski, était ce mardi soir sur notre plateau. Il a évoqué sa méfiance initiale au sujet de l'authenticité de la vidéo intime de Benjamin Griveaux et a précisé son rôle.

L'avocat Juan Branco est intervenu sur notre plateau ce mardi, après la diffusion d'extraits de l'entretien que nous a accordé Piotr Pavlenski, qu'il a renoncé à défendre après en avoir été dissuadé par le bâtonnier de Paris. Juan Branco avait cependant eu connaissance en amont de la vidéo intime de Benjamin Griveaux, alors candidat de La République en marche à la mairie de Paris, en la possession du réfugié politique russe. Il est revenu auprès de notre antenne sur les circonstances dans lesquelles les images lui ont été présentées peu avant qu'elles soient révélées au grand public. "Je n’ai même pas vu les vidéos en entier, il m’a montré ça un peu comme ça, je lui ai dit de faire attention", a-t-il nuancé en préambule.

Juan Branco dit avoir été méfiant

Il a assuré ne pas avoir, alors, pris pour argent comptant ce que lui montrait l'activiste et artiste russe:

"Soyons très clair, j’avais des doutes sur la véracité de la vidéo jusqu’au moment où Benjamin Griveaux démissionne. Je ne m’attendais pas du tout à sa démission, pour le coup, comme eux." "Piotr Pavlenski est un artiste, il peut jouer à faire une performance où tout le monde va se retrouver coincé et où il va finir par dire: ‘Je vous ai bien eus’. Moi, j’étais là pour m’assurer qu’il n’était pas manipulé, qu’il n’y ait pas quelqu’un derrière en train de le manipuler. De ce que j’ai vu ce n’était pas du tout le cas", a-t-il expliqué. 

Juan Branco a affirmé que Piotr Pavlenski avait sollicité son aide dans la diffusion de l'enregistrement et qu'il avait rejeté cette éventualité: "J’ai refusé de diffuser. Je lui ai dit: ‘Piotr, je suis avocat. Et dans cette affaire, je suis avocat si tu as besoin d’un avocat mais je ne vais pas diffuser cette vidéo. Ce n’est pas mon rôle.’" Les deux hommes n'étaient pas seuls au moment de cet entretien, auquel a également assisté Maxime Nicolle, figure du mouvement des gilets jaunes dont l'avocat est proche. "Maxime lui a dit: ‘C’est pas mon truc’, en gros". 

Contact avec la presse

Juan Branco a cependant confié avoir prêté son concours à son interlocuteur sur un autre volet: "Je vais me charger la barque. Il m’a demandé à un moment deux contacts de journalistes. J’en ai sollicité un à un moment et lui ai demandé : ‘Etes-vous en contact avec Piotr Pavlenski, il a une information qu’il considère comme légitime et veut rendre publique’."

L'avocat a ensuite livré son analyse du geste de Piotr Pavlenski. "La démarche de Piotr Pavlenski ne peut se comprendre que si vous prenez en compte son propos très anarchiste sur le rapport au politique, à l’intimité, de renversement de l’intimité. Ce n’est pas le cadre dans lequel je m’inscris", a-t-il développé. 

Robin Verner