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Police-Justice

Insultes homophobes dans un supermarché: une femme condamnée à 4 mois avec sursis

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Photo d'illustration - AFP

En mars dernier, la jeune femme avait inondé un couple d'insultes homophobes dans un supermarché.

Une femme a été condamnée lundi à 4 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir proféré des insultes et des menaces de mort à caractère homophobe envers un couple dans un supermarché.

La scène se passe le 12 mars dernier, dans la file d'attente d'une grande surface de Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. Une jeune femme, furieuse de voir deux hommes lui passer devant, inonde le couple d'un torrent d'insultes homophobes. "Vous les pédés vous n'avez pas le droit de vivre", "En Algérie les mecs comme vous on les égorge", s'emporte la jeune femme, sous l'oeil de deux caissières.

"Oui je suis homophobe et j'assume", affirme même la femme haut et fort dans le magasin. Poursuivie pour menaces de mort à caractère homophobe, elle a expliqué ses propos par un simple coup de sang, provoqué par la fatigue due à sa grossesse.

"Vous êtes l'incarnation de cette banalisation"

A l'audience, elle a nié être homophobe: "Je les ai insultés de pédés mais s'ils avaient été gros ça aurait été sales gros ou une blonde, blondasse". Elle a également expliqué avoir été traitée de "bougnoule", une affirmation qu'aucun des témoins de la scène n'est venu confirmer.

"Une menace de mort, c'est dire à la personne qu'elle ne mérite pas d'exister et c'est ce que vous avez fait", a souligné l'avocat des deux parties civiles, Tewfik Bouzenoune. Evoquant les cinq ans du vote sur le mariage pour tous, il est revenu sur la banalisation des propos homophobes au cours des débats entourant cette loi. "Vous êtes l'incarnation de cette banalisation", a-t-il insisté.

Outre les 4 mois avec sursis, la jeune femme a été condamnée à verser 1.350 euros de dommage et intérêts pour préjudice moral à chacune des victimes et 1.500 euros à chacune des deux associations de lutte contre l'homophobie, qui s'étaient portées partie civile dans cette affaire.

A. K. avec AFP