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Police-Justice

Indre-et-Loire: un ex-pompier accusé d'avoir tué une nonagénaire avec une madeleine jugé en appel

L'accusé lui avait rendu visite et lui avait apporté un paquet de madeleines dont il lui avait donné plusieurs morceaux. (photo d'illustration du tribunal d'Orléans)

L'accusé lui avait rendu visite et lui avait apporté un paquet de madeleines dont il lui avait donné plusieurs morceaux. (photo d'illustration du tribunal d'Orléans) - Guillaume Souvant

L'ancien soldat du feu qui avait acheté la maison de la victime en viager il a une vingtaine d'années avait été reconnu innocent en 2022. Le procès en appel s'est ouvert ce mercredi 6 décembre.

Le procès en appel d'un ancien pompier de Paris accusé d'avoir étouffé une nonagénaire avec une madeleine en mai 2019 s'est ouvert ce mercredi devant la cour d'assises d'Orléans.

Acquitté lors du premier procès contre l'avis du parquet qui a fait appel, l'accusé est arrivé libre au tribunal. L'homme de 64 ans, qui a acheté la maison de la victime en viager en 1995, avait été reconnu innocent par la cour d'assises d'Indre-et-Loire le 13 mai 2022.

L'ancien pompier clame son innocence

Trois ans plus tôt, jour pour jour, la victime, Yvette B., une femme de 92 ans atteinte de la maladie d'Alzheimer, avait été retrouvée morte dans son lit, dans l'Ehpad de Tours où elle résidait, plusieurs morceaux de madeleine dans la bouche. Juste avant la découverte du décès, l'accusé lui avait rendu visite et lui avait apporté un paquet de madeleines dont il lui avait donné plusieurs morceaux.

Lors du premier procès, le médecin légiste avait décrit les circonstances suspectes du décès, l'obstruction mécanique de la trachée, à l'origine de l'asphyxie, et estimé qu'il n'était "pas possible d'écarter l'intervention d'un tiers".

L'ancien pompier, qui a passé trois ans en détention provisoire entre 2019 et 2022, a toujours clamé son innocence. Les avocats de la défense, maîtres Abed Benjador père et fils, avaient, eux, insisté sur les zones d'ombre et les "nombreuses failles" d'une enquête qu'ils avaient jugée "scandaleuse".

La réclusion criminelle à perpétuité encourue

Ils avaient pointé du doigt les imprécisions voire le comportement des témoins. Pourquoi, par exemple, la toilette mortuaire de la défunte avait-elle été effectuée avant l'arrivée du médecin venu constater le décès et des policiers? Les deux conseils avaient aussi contesté la réalité du mobile financier lié au viager, avancé par le ministère public, et le doute avait profité à l'accusé.

"Rien n'a permis de démontrer qu'il était présent" au moment du décès de la victime et rien ne permet d'écarter "qu'elle ait pu s'étouffer par elle-même", avait souligné la cour à l'issue du premier procès.

Comme en 2022, Alain J. encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour assassinat. En 2022, le ministère public avait requis vingt ans de prison.

E.B. avec AFP