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Police-Justice

"Indigne", "inacceptable": nombreuses condamnations après l'attaque de militants CGT le 1er-Mai

La CGT a été prise pour cible à la fin du défilé parisien du 1er-Mai, ce samedi. Le syndicat déplore 21 blessés dont quatre graves.

Les violences samedi à la fin de la manifestation parisienne du 1er-Mai qui ont fait plusieurs blessés dans les rangs de la CGT, ont suscité ce dimanche des condamnations syndicales et politiques.

A l'arrivée de la manifestation parisienne place de la Nation vers 18 heures, des militants CGT ont été victimes d'une "extrême violence" commise par "un important groupe d'individus dont certains se revendiquant gilets jaunes", selon le syndicat, qui a déploré samedi soir "21 blessés dont quatre graves". Les quatre blessés qui avaient été hospitalisés sont depuis sortis de l'hôpital, a expliqué de la CGT.

"Un déchaînement de coups"

Mais certains auront besoin de "suivi" car l'attaque a été "très sévère", a affirmé sur notre antenne Benjamin Amar (CGT), présent lors de l'attaque d'une camionnette du syndicat. "En 20 ans de syndicalisme, une situation pareille je ne l'ai jamais connue", a-t-il souligné, jugeant "compliqué" de savoir qui était à l'origine des violences, mais évoquant des insultes "typiquement" de l'extrême-droite.

Chez nos confrères de LCI, le secrétaire général de la centrale de Montreuil, Philippe Martinez, a dénoncé un moment "scandaleux" et mis en cause samedi soir "la sécurisation de la manifestation puisque les camions ont été empêchés de dégager de la place de la Nation".

Des responsables syndicaux et politiques ont condamné ces actes, à l'instar du numéro un de la CFDT, Laurent Berger, qui a dit sa "solidarité" et jugé "indigne de s'attaquer à une organisation syndicale et à ses militants", sur Twitter.

Une enquête ouverte

Dans un communiqué, la préfecture de police a expliqué dimanche qu'un itinéraire de sortie avait été "concerté" en amont pour les véhicules syndicaux à partir de la place parisienne. Trois se sont engagés "sur la mauvaise sortie" et "ont été la cible de nombreux jets de projectiles par une foule hostile" en "même temps que des membres du service d'ordre de la CGT", indique la préfecture.

Elle a ajouté que des policiers avaient été "également violemment pris à partie par les manifestants", l'un d'entre eux blessé, avant que des gendarmes n'interviennent et usent de gaz lacrymogènes, permettant de "faire retomber les tensions".

Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a indiqué qu'une enquête avait été ouverte sur des faits commis "à l'encontre de militants et d'un véhicule de la CGT", pour "violences volontaires" et "dégradations", confiée à la Sûreté territoriale.

La classe politique s'indigne

La ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a aussi adressé dimanche "un mot de soutien aux syndicalistes et aux personnes de la CGT qui ont été pris à partie", jugeant "évidemment absolument inacceptable et intolérable que de s'en prendre à des gens qui manifestent, à des syndicalistes qui le 1er-Mai viennent porter leur message", sur franceinfo.

Dès samedi soir, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, avait condamné "très fermement" les perturbations ayant émaillé certains défilés. Plusieurs responsables politiques de gauche ont aussi condamné les violences. "Solidaire des militants #CGT agressés par un commando masqué. La violence déployée contre le grand syndicat signe la gravité de l'événement. Où va la France ?", a tweeté Jean-Luc Mélenchon (LFI).

"Une fois encore des éléments ultra sont venus gâcher la fête des travailleurs", allant "jusqu'à s'en prendre à des syndicalistes de la CGT", a aussi regretté Olivier Faure (PS), tandis que le PCF a témoigné de sa "solidarité",la porte-parole de Lutte Ouvrière Nathalie Arthaud dénonçant une agression "odieuse".

O.V avec AFP