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Police-Justice

Incitation à la haine raciale: amende requise contre Eric Zemmour

Jugé ce mercredi pour incitation à la haine raciale, Eric Zemmour connaîtra la décision du tribunal le 22 septembre prochain.

Jugé ce mercredi pour incitation à la haine raciale, Eric Zemmour connaîtra la décision du tribunal le 22 septembre prochain. - Emmanuel Dunand - AFP

Eric Zemmour comparaissait ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des propos tenus en 2014 à l'antenne de RTL.

Une amende de 5.000 euros a été requise mercredi à l'encontre d'Eric Zemmour. Le polémiste est poursuivi notamment pour incitation à la haine raciale, à la suite d'une chronique à la radio dans laquelle il évoquait "les bandes" d'étrangers "qui dévalisent, violentent ou dépouillent".

Le parquet a en outre requis 3.000 euros d'amende avec sursis à l'encontre de RTL, poursuivie pour avoir diffusé cette chronique son site internet. Le 6 mai 2014, Eric Zemmour, également poursuivi pour "diffamation raciale", avait déclaré: "Les Normands, les Huns, les Arabes, les grandes invasions d'après la chute de Rome sont désormais remplacés par les bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d'Africains qui dévalisent, violentent ou dépouillent."

Interrogé mercredi à l'audience sur les raisons qui l'avaient conduit à choisir ces cinq "cibles", Eric Zemmour, assumant ostensiblement ses propos, a répondu à la présidente du tribunal: "J'aurais pu ajouter les Russes et les Géorgiens, mais il faut bien s'arrêter".

Des propos "sans nuances" qui "stigmatisent" les immigrés

Le polémiste, qui s'est retranché derrière des chiffres et des documents sur la délinquance restés "au fond de son cerveau" au fil de leur lecture, a expliqué avoir également appuyé ses propos sur des témoignages, comme ceux "d'agriculteurs dépouillés par des bandes de roms" et "des touristes chinois dévalisés à Paris" par ces mêmes "bandes".

Le journaliste a aussi souligné qu'il travaillait "dans l'urgence" et qu'il ne pouvait pas analyser toutes les statistiques sur la délinquance et se devait donc de "synthétiser". "C'est ma liberté d'expression, si on ne fait pas ça on ne peut plus travailler", s'est défendu Eric Zemmour, se disant "victime d'un procès profondément politique".

Mais pour le procureur de la République, le polémiste tient "des propos sans nuances" qui "rejaillissent sur des groupes visés dans leur ensemble" et "stigmatisent" les populations immigrées. Le jugement a été mis en délibéré au 22 septembre.

la rédaction avec AFP