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Police-Justice

Incident au procès Colonna, possible nullité procédurale

Le procès d'Yvan Colonna, accusé de l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, a été interrompu vendredi en raison de la présence dans le public d'un témoin, compromettant la régularité de l'audience. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

Le procès d'Yvan Colonna, accusé de l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, a été interrompu vendredi en raison de la présence dans le public d'un témoin, compromettant la régularité de l'audience. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -

PARIS (Reuters) - Le procès d'Yvan Colonna, accusé de l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, a été interrompu vendredi en raison...

PARIS (Reuters) - Le procès d'Yvan Colonna, accusé de l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, a été interrompu vendredi en raison de la présence dans le public d'un témoin, compromettant la régularité de l'audience.

Le témoin en question est un journaliste du Monde, Jacques Follorou, qui avait écrit en mai 1999 le premier article sur l'affaire mentionnant le nom d'Yvan Colonna. Les protagonistes du crime venaient alors d'être arrêtés et avaient mis en cause lors de leur garde à vue le berger de Cargèse.

Me Eric Dupond-Moretti, un des avocats de la défense, s'est rendu dans la salle pour dévisager le journaliste et a interrompu la déposition en cours d'un autre témoin pour demander à la cour de constater l'irrégularité.

Jacques Follorou s'est levé et le président de la cour Hervé Stéphan a demandé aux gendarmes de constater son identité. La défense d'Yvan Colonna a fait mentionner cet incident au procès-verbal des débats. Un témoin cité et convoqué au début du procès n'a pas le droit d'assister aux débats avant de venir.

En marge de l'audience, Me Antoine Sollacaro a estimé que cet incident était un éventuel motif de cassation "incontournable" en cas de condamnation. Yvan Colonna a déjà bénéficié d'une cassation de sa condamnation en appel à perpétuité avec 22 ans de sûreté prononcée en appel en 2009, en raison d'une irrégularité lors de la déposition d'un témoin.

Il s'agit de son troisième procès et le cinquième depuis 2003, avec ceux des autres protagonistes. Yvan Colonna se dit innocent et le procès abordait vendredi les dépositions cruciales le concernant, celle des épouses des protagonistes du dossier qui l'ont initialement mis en cause. Les six hommes déjà condamnés doivent déposer la semaine prochaine.

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser