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Police-Justice

Incendie à Marseille : ils l'ont vécu de près

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L'incendie qui a détruit des milliers d'hectares aux portes de Marseille, aurait été déclenché par des tirs d'exercice de militaires. Reportage auprès des habitants de l'un des quartiers évacués.

1 200 hectares de garrigue et de pinède brûlés, des maisons touchées par les flammes, 490 pompiers et marins-pompiers mobilisés : l'incendie qui a débuté mercredi 22 juillet en début d'après-midi aux portes de Marseille, était circonscrit ce jeudi matin, sans être totalement éteint.
Aucune victime n'est à déplorer et le bilan matériel est limité. Les quartiers les plus touchés sont ceux du sud-est de la ville, la Barrasse et les Trois-Ponts. Selon la préfecture, une villa a été endommagée et 5 cabanons et une ancienne bergerie ont été brûlés. Des centaines de personnes ont évacué spontanément leurs habitations.
Le vent tourbillonnant a rendu la tâche particulièrement difficile aux soldats du feu. C'est l'un des incendies les plus importants qu'ait connu la France depuis 3 ans. Il aurait démarré accidentellement après des tirs d'essai de légionnaires d'Aubagne près du camp de Carpiagne au dessus des calanques, entre Cassis et Marseille. Le militaire responsable de ces exercices, un sous-officier supérieur, a été suspendu.

« Un quartier difficilement accessible aux pompiers »

Reportage dans le quartier des Trois-Ponts, situé sur une colline au nord-est de Marseille, à environ 5 kilomètres du centre-ville. Plus de 300 habitants ont évacué leurs maisons menacées par les flammes. « Un quartier un peu particulier », comme l'explique José Allégrini, adjoint au maire de Marseille, délégué au bataillon des marins-pompiers et à la protection civile, qui a passé une bonne partie de la nuit au PC des soldats du feu : « c'est une zone extrêmement isolée, à l'accessibilité réduite et où même la pression d'eau n'est pas garantie. Donc les conditions d'intervention des pompiers sont plus aléatoires qu'ailleurs. »

« Des flammes à 100m de ma maison »

Jean-Pierre, 58 ans, vit aux Trois-Ponts depuis 12 ans. Il raconte comme s'est passée l'évacuation : « ça s'est passé rapidement. C'est nous qui avons décidé de partir, parce qu'on a vu que les flammes arrivaient juste derrière la maison. La police nous a dit d'évacuer. On est descendu. On serait partis de toute façon. Les flammes étaient à 100 mètres de la maison, c'est impressionnant mais on garde notre sang-froid. Je suis à Marseille depuis 40 ans, j'en ai vu des feux, mais d'aussi près, c'est vraiment la première fois. »

« La colline s'est embrasée en 10 minutes »

Jeannot, 62 ans, vit également aux Trois-Ponts. Il salue le travail des pompiers : « la police est passée, gentiment, en nous conseillant de partir. Mais pas d'affolement, on est tous descendus tranquillement. Maintenant, je croise les doigts. C'est vraiment les pompiers qui m'embarrassent, parce qu'ils prennent des risques, dans des collines, dans de la caillasse, dans des falaises, pour éteindre. Ils font peut-être leur métier, mais je n'aimerais pas le faire à leur place. La colline, elle s'est embrasée en 10 minutes. »

Les pompiers ont dit craindre des reprises de feu jeudi après-midi et les rotations d'avions et d'hélicoptère de lutte contre le feu se poursuivent.

La rédaction, avec Eric Chimot et Laurent Saigre