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Police-Justice

Immersion dans une prison... modèle ?

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Un journaliste de RMC en prison. En stage d'immersion volontaire pendant 48h à la Maison d'Arrêt de Sequedin (Nord), il raconte l'envers du décor.

Surpopulation, délabrement des locaux, surveillants en sous-effectif... Les prisons françaises ont une mauvaise image. Pour y remédier, et tenter de prouver que nos établissements pénitenciers se modernisent, le ministère de la Justice a proposé aux journalistes un stage d'immersion. Volontairement incarcéré à la Maison d'Arrêt de Sequedin, près de Lille dans le Nord, Christophe Bordet, journaliste de RMC, y a passé 48 heures. Deux jours et une nuit, pour découvrir les conditions de vie d'un détenu.

Des cellules tout confort...

Rien à voir avec la Maison d'Arrêt voisine de Loos, vieille d'un siècle, avec ses cellules dégradées, ses douches communes, sa surpopulation - plus de 730 détenus en 2008, pour un peu plus de 420 places. Même si la Maison d'Arrêt de Sequedin reste une prison, c'en est une "modèle". Construit en 2005, cet établissement moderne, qui accueille 607 détenus pour 600 places, n'a pas été sélectionné au hasard par l'administration pénitentiaire qui veut montrer, semble-t-il, que les prisons françaises se modernisent. Et si c'est loin d'être le cas de toutes, à Sédequin, pas de surpopulation carcérale - un détenu par cellule de 10m2. Et même, un certain "confort". Un coin toilette dans chaque cellule, douche, lavabo, WC, le tout séparé par une petite porte. Lits superposés, téléviseurs pour les détenus qui souhaitent en louer un. Ils peuvent même acheter, s'ils ont de l'argent sur un compte géré par l'administration pénitentiaire, Playstation et autres lecteurs DVD... Bref, on est loin du mitard infesté par les rats.

Un seul surveillant pour 172 détenus

Malgré des cellules rutilantes, la vie n'est pas particulièrement douce dans la prison de Sedequin. Les surveillants sont parfois désarmés. On en compte un seul pour 172 détenus. Sachant qu'un détenu sur 3 est fragile psychologiquement, les surveillants font ce qu'ils peuvent. Parfois, une cigarette donnée à un détenu qui s'énerve dans sa cellule, peut calmer ce dernier.
Il y a aussi des problèmes de sécurité. Malgré l'installation de filets de protection au-dessus de la cour de promenade, des téléphones portables, de la drogue sont régulièrement lancés par-dessus le mur d'enceinte depuis l'extérieur, pour les détenus. Et en dépit des grilles tous les 10 mètres, des plafonds truffés de caméras, il est difficile d'assurer la sécurité globale dans cet établissement.

La rédaction, avec Christophe Bordet-RMC Première : Le 5-7