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Police-Justice

Ils se faisaient passer pour des facteurs ou des policiers: 4 suspects arrêtés à Troyes

Les suspects opéraient dans l'Aube, l'Yonne et la Seine-et-Marne. Ils se faisaient passer pour des facteurs ou des policiers.

Les suspects opéraient dans l'Aube, l'Yonne et la Seine-et-Marne. Ils se faisaient passer pour des facteurs ou des policiers. - AFP

La sûreté départementale de l'Aube a interpellé lundi quatre personnes soupçonnées d'avoir commis un quinzaine de vols par ruse dans l'Aube, l'Yonne et en Seine-et-Marne. Ils se faisaient passer pour des facteurs ou des policiers afin de détrousser des personnes âgées.

Ils en avaient fait leur activité principale. Quatre personnes, deux hommes et deux femmes, ont été interpellées lundi par la sûreté départementale de l'Aube à Troyes dans le cadre d'une enquête sur une série de vols commis sur des personnes âgées dans l'Aube, mais aussi dans l'Yonne et en Seine-et-Marne, a appris BFMTV.com. Au total, en un an, une quinzaine de vols par ruse et une dizaine d'autres ont été recensés par les enquêteurs. 

Les quatre suspects, deux couples, usaient d'une méthode qui fait de plus en plus de victimes chez les personnes âgées, malgré les nombreux appels à la prudence des autorités. Ces quatre complices passaient leurs journées à vadrouiller, à bord de leur véhicule, dans les rues de zones pavillonnaires à la recherche de proies qu'ils estimaient vulnérables. A chaque fois, des seniors.

Faux livreurs, faux policiers

Une fois leur potentielle victime repérée, l'un des membres de l'équipe descendait du véhicule, enfilait un casque de moto et se dirigeait vers le logement. Parfois, il se faisait passer pour un livreur de La Poste. En échange, il réclamait une commission de 1,50 euro. Une participation qui coûtait en réalité bien plus cher aux victimes: ces frais doivent être réglés par carte bancaire. C'est alors que les malfaiteurs présentaient un faux terminal. Quand les faux facteurs ne récupéraient pas le code de la carte, c'est la carte bancaire de leur victime qu'ils échangeaient subrepticement avant de s'enfuir.

Dans leur attirail, les malfrats disposaient également d'un brassard siglé "police". Cette fois, les victimes, en confiance avec ces présumés agents de la force publique, se faisaient dérober des effets personnels, comme leurs sacs à main. Grâce à leur stratégie, les quatre suspects retiraient de l'argent avec les cartes bancaires ou faisaient du shopping dans des magasins d'Ile-de-France, pour acheter de l'électroménager, des télévisions et de la drogue. Le préjudice s'élève à 20.000 euros, pour le moment, car les enquêteurs pensent que les suspects ont pu faire d'autres victimes.

"Délinquance astucieuse"

Ce sont les témoignages du voisinage qui ont permis d'identifier un véhicule suspect. Ce qui a permis aux policiers de remonter jusqu'aux suspects, deux couples âgés pour le premier de 40 ans pour l'homme et 38 ans pour la femme, leurs deux complices étant âgés de 19 ans. Les malfrats agissaient en famille: la femme de 38 ans est la sœur du jeune homme de 19 ans. Cette dernière dit avoir agi sous la menace de son conjoint. Le jeune couple ont expliqué en garde à vue avoir seulement conduit le véhicule mais ne savait pas exactement ce que faisait le "meneur" de la bande.

Le suspect de 40 ans, lui, a reconnu la plupart des faits qui lui sont reprochés. Avec sa compagne, ils sont très défavorablement connus des services de police. Originaires de Seine-Saint-Denis, tous deux avaient fait leurs armes dans des affaires de stupéfiants et de vols avec violence. "Il faut croire qu'ils se sont reconvertis dans une délinquance plus astucieuse", souffle un enquêteur. Les quatre suspects seront déférés vendredi matin.

Justine Chevalier