"Il vise ma tête": le récit du policier brûlé au dos lors d'une attaque au mortier dans le Val-de-Marne

Trois fonctionnaires ont fait l'objet de tirs de projectiles dimanche soir dans un quartier de la commune de Bonneuil-sur-Marne.

"Ils sont venus pour attaquer l'homme, pour attaquer le policier". Pour le fonctionnaire attaqué au mortier d'artifice dimanche à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), l'intention de ses agresseurs était claire. Il est revenu sur le déroulé des faits ce lundi soir sur TF1.

La scène s'est produite aux alentours de 19 heures. Pour la deuxième fois de l'après-midi, le policier et ses deux collègues sont appelés pour une intervention dans le quartier Saint-Exupéry. En cause: un rodéo urbain.

Selon nos informations, c'est alors qu'ils s'apprêtaient à quitter les lieux, après avoir échangé avec quelques habitants, qu'un jeune homme s'est immobilisé devant le véhicule banalisé des fonctionnaires et a fait usage d'un mortier d'artifice.

Le véhicule envahi par la fumée

"J'ai le canon à peu près à 60-70 cm. Il vise ma tête, se souvient-il. Je plonge sur mon collègue qui est passager avant droit. Et à ce moment-là, le coup part, mais le mortier tombe derrière mon dos, et entre le siège et mon dos, il explose."

"Instinctivement, on freine, on sort du véhicule, parce que pour nous, il est en flamme, poursuit-t-il. Et à ce moment-là, on reçoit une pluie de mortiers." Cibles de projectiles, les policiers finissent par remonter à bord de la voiture, pour ne pas l'abandonner avec tout le matériel à l'intérieur, et quittent les lieux, malgré la fumée dans l'habitacle qui empêche de voir correctement la route.

"Une véritable tentative d'assassinat"

Quelques minutes après, de nombreux renforts arrivent sur place. Six personnes sont interpellées. Elles sont actuellement en garde à vue. Une enquête a été ouverte. Elle est menée par la Sûreté départementale, sous la houlette du parquet de Créteil.

"On a le sentiment qu'on s'attaque à votre vie", reprend le policier blessé au dos. Brûlé au deuxième degré, il s'est vu prescrire 15 jours d'ITT. Ses deux collègues souffrent pour leur part d'acouphènes.

En déplacement à Bonneuil-sur-Marne, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a dénoncé "une véritable tentative d'assassinat".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions