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Police-Justice

"Il faut changer la prison": ancien détenu, Pierre Botton alerte sur la surpopulation carcérale

Pierre Botton, sur le plateau de BFMTV, le 27 février 2023

Pierre Botton, sur le plateau de BFMTV, le 27 février 2023 - BFMTV

Sur BFMTV, l'homme d'affaires Pierre Botton propose "d'ouvrir les portes" des établissements pénitentiaires aux entreprises afin de mettre fin à "l'oisiveté" des détenus.

Ancien détenu, Pierre Botton connaît bien la prison. L'homme d'affaires, condamné pour abus de biens sociaux puis pour détournement de fonds, a passé plusieurs années derrière les barreaux. Interrogé sur BFMTV ce lundi sur le placement en détention provisoire de Pierre Palmade, Pierre Botton a décidé d'alerter sur les "conséquences" de la surpopulation carcérale.

Les établissements pénitentiaires français comptaient en effet au 1er décembre 2022 72.836 détenus pour 60.698 places opérationnelles, soit une densité carcérale de 120%, contre 115,2% il y a un an.

"Le vrai problème, c'est l'oisiveté"

En plus des conditions de détention, qui ne sont pas encore "satisfaisantes", reconnaît Pierre Botton, l'ancien détenu estime s'être "trompé de combat en voulant les améliorer il y a vingt ans."

"Le vrai problème, c'est l'oisiveté: vous restez 22 heures sur 24 en cellule", dénonce-t-il.

"Il y a tellement de détenus et tellement peu de surveillants qu'il n'y a plus de surveillants pour vous ouvrir la porte", explique Pierre Botton.

"On essaie de faire en sorte de donner du travail aux détenus (...) mais l'administration pénitentiaire résiste. Elle a tort! (...) Si vous êtes 22 heures sur 24 en cellule, c'est mort, c'est mort!", dit-il sur le plateau de BFMTV.

"Il faut changer la prison", plaide Pierre Botton, qui propose "d'ouvrir les portes" des établissements pénitentiaires aux entreprises.

Un contrat d'emploi pénitentiaire

"Depuis le 1er mai 2022, la personne détenue qui souhaite travailler doit demander à être classée au travail par l'administration pénitentiaire. Le détenu classé au travail peut être recruté par le service général de la prison ou par une entreprise extérieure", indique le site service-public.fr

"Le recrutement se fait via un contrat d'emploi pénitentiaire. Ce contrat garantit les droits du détenu travailleur en ce qui concerne la rémunération, les conditions de travail, le licenciement et la protection sociale", précise-t-on.

Selon cette source, la rémunération minimale horaire du travail accompli dans le cadre du contrat d'emploi pénitentiaire varie entre 2,25 et 5,07€. "L'établissement pénitentiaire doit prélever les cotisations sociales, patronales et salariales avant d'approvisionner le compte nominatif du détenu travailleur", peut-on lire.

A.G