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Police-Justice

"Il envisageait de mettre fin à ses jours": l'avocat de Gilles Artigues revient sur l'affaire du chantage à la sextape

Pour l'avocat de l'adjoint de Saint-Étienne, victime d'un chantage à la sextape par le maire, "on croit se retrouver en présence de mafieux". Il dénonce "une violence de ton".

Les mots sont forts pour décrire cette affaire hors norme. Depuis plusieurs jours, le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau est mis en cause dans une affaire de chantage à la sextape face à son premier adjoint, Gilles Artigues. Ce mardi, l'édile a été entendu sous le régime de la garde à vue, suite aux révélations du site Médiapart qui montre l'implication de l'élu dans le chantage.

Quatre autres personnes de son équipe ont également été entendues. L'avocat du premier adjoint, André Bluffart était l'invité ce mardi soir de BFMTV.

Suite à la publication par Médiapart d'enregistrements accablant le maire, l'avocat évoque "une accumulation de preuves" montrant que "le maire était au courant de la vidéo" et qu'il "l'a utilisé pour faire chanter Gilles Artigues".

"Quelque chose qui est ignominieux"

Ce mardi l'avocat du maire a affirmé que son client n'avait "en aucun cas" exercé de chantage sur son collègue. "J'ai du mal à comprendre le système de défense du maire de Saint-Étienne. Au début, il dit n'avoir pas eu connaissance de la vidéo, puis il reconnaît qu'il en a entendu parler et il dit qu'il est serein", répond André Bluffart.

Pour lui, il est clair que l'élu "profère des menaces et exerce un chantage. Il confie même "être frappé par la violence du ton". "On croit se retrouver en présence de mafieux. On est là dans quelque chose qui est ignominieux", attaque-t-il.

"Il envisageait de mettre fin à ses jours"

Sur l'existence des enregistrements effectués par Gilles Artigues, où l'on entend le maire et plusieurs membres de son équipe lui proférer directement des menaces, il raconte: "Gilles Artigues était tellement désespéré qu'il envisageait de mettre fin à ses jours. C'est la raison pour laquelle il faisait ses enregistrements."

André Bluffart conclut ainsi qu'"il est stupéfiant qu'on puisse avoir le toupet de contester la réalité de ce chantage odieux".

Pauline Boutin