"Il commençait à reprendre sa vie en main": le père de Jérémy Cohen témoigne sur BFMTV

Après une journée pendant laquelle la mort de son fils Jérémy a rythmé les déclarations politiques, Gérald Cohen est venu témoigner sur BFMTV.

Un père en quête de justice. Après l'emballement politique et médiatique autour de la mort de Jérémy Cohen ce lundi, le père du jeune homme, Gérald Cohen, était sur BFMTV. Il a notamment profité de ce moment pour raconter qui était son fils, mort à Bobigny, renversé par un tramway après avoir été victime d'une agression en février dernier.

"Il était sensible, un peu romantique. Son professeur de physique de terminal m'a appelé et m'a dit: 'vous savez, c'était le seul élève qui avait 19 en maths et 19 en physique en terminale S. Il a fait trois ans de mathématiques et d'informatique à Jussieu. (...) Après, il a eu un peu de déprime, il a été soigné pour ça et là il était très bien. Il était dans un moment où il était bien, il commençait à reprendre sa vie en main. Il était passionné par l'informatique et les jeux", explique Gérald Cohen.

Aujourd'hui, une enquête pour "homicide involontaire" est en cours, ainsi qu'une autre pour "violences volontaires en réunion". L'une des principales interrogations à ce stade tourne autour de la raison qui a poussé une quinzaine de personne à s'en prendre à Jérémy.

Un crime antisémite?

Alors que beaucoup redoutent un crime antisémite, bien que rien ne permette encore de le dénoncer formellement, le père de Jérémy Cohen assure que son fils portait probablement sa kippa sur la tête. "On est des gens traditionnels, donc on a éduqué nos enfants à mettre une kippa parce que ça fait partie de notre culture. Jérémy, il avait un autre point de vue, il mettait ça parce que ça lui plaisait. Il l'aurait mise comme il aurait mis une casquette ou autre chose", raconte-t-il.

Quelques heures plus tôt sur BFMTV, son avocat Franck Sarfati assurait en effet qu'une kippa avait été retrouvée près du corps de Jérémy Cohen.

Éric Zemmour contacté par le père

En moins de 24 heures, l'affaire a suscité une vive émotion, et a été largement relayée par la classe politique. Un grand nombre de candidats à la présidentielle ont publié des messages sur les réseaux sociaux en soutien à la famille. Mais le premier d'entre eux, qui a mis le projecteur sur cette affaire, n'est autre qu'Éric Zemmour. Et cela n'est pas un hasard.

"Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'à un moment donné, on s'est trouvés dans une situation un peu difficile, dans un vide juridique. J'ai demandé à Eric Zemmour s'il pouvait nous aider. Il a essayé de nous aider (...) pour ne pas que l'enquête soit fermée ou étouffée, il a bien voulu le faire, et pour ça je l'en remercie", déclare Gérald Cohen.

Il assure cependant qu'il ne voulait pas que la vidéo montrant l'accident mortel de son fils soit relayée, car il ne voulait plus la voir. Or, celle-ci a été largement partagée par les équipes du candidat d'extrême droite à la présidentielle.

Anthony Audureau