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Police-Justice

Il a 25 ans, agit visage caché et de nuit: le profil type du braqueur en région parisienne

Dans 80% des braquages de magasins, les voleurs ont le visage masqué.

Dans 80% des braquages de magasins, les voleurs ont le visage masqué. - Capture BFMTV

L'Observatoire national de la délinquance et de la répression pénale a dressé le profil des braqueurs qui sévissent à Paris et en petite couronne. Jeunes, ils agissent entre 18 heures et minuit et parcourent en moyenne 3,6 kilomètres pour passer à l'acte.

On savait où la délinquance frappait à Paris et dans sa banlieue. On en sait désormais un peu plus sur les auteurs de ces infractions. L'Observatoire de la délinquance et de la répression pénale (ONDRP) a publié ce jeudi une étude sur les vols à main armée dans la capitale et sa proche banlieue (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) et le profil-type des braqueurs. 

Les chercheurs de l'observatoire se sont appuyés sur les chiffres de la police judiciaire parisienne pour étudier les caractéristiques des 870 vols à main armée recensés en 2014, 368 au cours desquels les victimes étaient des particuliers, 502 des commerces, tabac, banques. Au mois de mai 2016, 248 affaires avaient été résolues et 408 personnes avaient été interpellées.

> Qui sont les braqueurs?

La quasi-totalité des auteurs de vols à main armée à Paris et dans sa petite couronne (98,5%) sont des hommes. Une délinquance masculine et jeune. En moyenne, les braqueurs franciliens, majoritairement de nationalité française, sont âgés de 25 ans, et 14% sont mineurs. Bien souvent, il ne sont pas des novices en la matière, puisque avant de passer à l'acte, ils sont pour 70% déjà connus des services de police. Le malfrat ne se déplace pas beaucoup non plus: la moitié d'entre eux a parcouru moins de 3,6 kilomètres pour commettre leur vol. 20% ne vont pas au-delà d'un kilomètre.

> Quand sévissent les braqueurs?

Le braqueur francilien est un oiseau de nuit qui sort plutôt le week-end. Concernant les commerces, les vols sont plus fréquents le vendredi et le samedi. Dans 73% des cas, ils se déroulent en journée. Dans les banques, les braquages ont lieu, dans une large majorité, entre 6 heures et 12 heures.

Tout comme les boutiques, plus de particuliers sont victimes de vols de décembre à février. Le chiffre des braquages évolue peu au fil de la semaine, même si une légère augmentation est constatée le samedi. L'observatoire note que les jours de commission des vols sont inversés qu'ils se passent dans la rue ou au domicile des victimes: dans le premier cas, ils se déroulent à 46% et 64% les samedis et dimanches, dans le second, à 41% la semaine. Dans tous les cas, ils sont plus fréquents entre 18 heures et minuit.

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- © Emeline Gaube - BFMTV

> Quel degré de préparation?

L'utilisation d'une cagoule ou d'une capuche est plus fréquente lors des braquages de commerces (80% des cas contre 48% dans le cas de vol chez les particuliers). La présence d'armes est également notée dans 41% des cas de braquages de boutiques, contre 24% pour les personnes physiques.

A 80%, les braqueurs agissent dans la rue ou au domicile de leurs victimes. Toutefois, dans 17% des cas, les vols se déroulent quand les particuliers sont dans leur voiture. Par ailleurs, dans 55% des cas, des actes de violences sont constatés pour les particuliers, 37% quand il s'agit d'attaque de commerces.

> Que volent les braqueurs?

Si certaines tendances se dégagent en matière de braquage, il existe de réelle différence quand il s'agit des butins obtenus par ces vols. Si dans la plupart des cas, des vols d'argent sont relevés pour les braquages dans les magasins (boutiques de téléphonie, opticiens et magasins de vêtements étant les principales cibles), les sommes dérobées sont très disparates: dans 31 cas sur les 502, des montants supérieurs à 20.000 euros ont été volés. Des enquêtes n'ont été ouvertes que pour deux braquages dont le butin était estimé à plus de 100.000 euros.

Pour les particuliers, le vol de biens est beaucoup plus fréquent (73%), comme lors de cambriolage ou de car-jacking. Dans 39%, le butin est numéraire: comme lors d'agressions visant à dérober un sac à main ou lors de retraits d'argent aux distributeurs automatiques.

Justine Chevalier