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Police-Justice

Huit policiers jugés pour violence sur des vendeurs à la sauvette

Un vendeur de tours Eiffel au pied du monument parisien, le 1er mai 2009.

Un vendeur de tours Eiffel au pied du monument parisien, le 1er mai 2009. - -

Ils recherchaient un homme qui avait agressé un de leurs collègues avec une petite tour Eiffel. Ils sont soupçonnés d'avoir violenté à coup de matraque deux suspects, avant de les relâcher.

Ils sont passés de l'autre côté de la barre. Huit policiers de la BAC, poursuivis pour avoir arrêté hors de tout cadre légal des vendeurs à la sauvette et, pour deux d'entre eux, de les avoir violentés, comparaissaient lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils auraient usé de leur matraque et abusé de leur pouvoir pour retrouver l'agresseur d'un collègue, blessé la veille à coup de petite tour Eiffel.

Les faits remontent au soir du 3 janvier 2010, au pied du vrai monument. Deux hommes avaient été arrêtés par les agents de la BAC et menottés ensemble à une barrière qui sert à canaliser le flux de touristes. Puis ils avaient été relâchés, car aucun ne correspondait au suspect recherché.

L'un d'eux s'était alors présenté à la "vigie police" du monument pour se plaindre du traitement qu'il avait reçu. Il avait une plaie ouverte à la tête et sa chemise était tachée de sang. Pris en charge par les pompiers, il s'était vu délivrer une incapacité totale de travail (ITT) de sept jours.

Un autre petit vendeur blessé

Devant le tribunal, ce lundi, les deux policiers accusés de violences ont contesté les faits qui leur sont reprochés. L'un a affirmé n'avoir "donné aucun coup de poing à personne". L'autre, soupçonné d'avoir porté des coups de matraque, a expliqué que le vendeur à la sauvette avait chuté en cherchant à récupérer ses tours Eiffel, que les policiers lui avaient confisquées.

Mais ce même jour, un adolescent également vendeur à la sauvette, avait, lui aussi, dénoncé des violences policières auprès de gendarmes en faction devant l'Assemblée nationale. Il présentait des blessures et indiquait avoir été interpellé au pied de la tour Eiffel par des policiers de la BAC.

Le procès doit se poursuivre mardi avec le réquisitoire et les plaidoiries.

M. T. avec AFP