Hommage à Metzner, qui avait fait "de la procédure pénale une arme au service de la défense"

L'avocat pénaliste Olivier Metzner a été retrouvé mort ce dimanche au large de son île privée dans le golfe du Morbihan. Associés, clients et collègues lui rendent hommage.

"Le barreau est en deuil et c'est un état de choc", a déclaré dimanche Maître Christiane Feral-Schuhl, bâtonnière du barreau de Paris, après la mort de l'avocat pénaliste Olivier Metzner, dont le corps a été découvert dimanche au large de son île privée dans le golfe du Morbihan. Une lettre évoquant sa volonté de mettre fin à ses jours a été retrouvée chez lui.

Pour la Bâtonnière: "un modèle pour toutes les générations"

"Olivier Metzner était l'un des plus grands pénalistes du droit pénal. Plus précisément, il avait su faire de la procédure pénale une arme au service de la défense. Il avait inventé les nullités dans les procédures. Il est un indiscutablement un modèle pour toutes les générations", a-t-elle continué.

"Ce n'était pas un avocat comme les autres", observe Jean-Paul Huchon

Jean-Paul Huchon, président PS du conseil régional d'Ile-de-France, avait été défendu par l'avocat en 2008, puis en appel en 2013, alors qu'il était soupçonné de prise illégale d'intérêts. "Ce n'était vraiment pas un avocat comme les autres, c'était un homme d'une très grande courtoisie d'une très grande délicatesse. Il ne faisait pas de théâtre, il était d'une extraordinaire précision, avec des dossiers extrêmement bien préparés. ", observe Jean-Paul Huchon à propos de l'avocat.

"Je suis un peu atterré, j'imagine qu'il avait des raisons personnelles de mettre fin à ses jours", conclut le politique.

Son associé déplore qu'il n'ait "pas su se défendre lui-même"

"Il avait la passion de défendre, il était l'un des meilleurs pour défendre les autres mais n'a pas su se défendre de lui-même", a déclaré maître Emmanuel Marsigny, son associé avec qui il travaillait depuis une vingtaine d'années. "Il est triste que quelqu'un d'aussi talentueux que lui n'ait pas réussi à trouver les ressources pour se défendre de lui-même et contre lui-même", a ajouté Maître Marsigny.

"C'est rageant quand on connaît son énergie et son intelligence", a-t-il poursuivi. Emmanuel Marsigny connaissait Olivier Metzner depuis janvier 1994 et était devenu son associé en 1998.

Georges Kiejman: "une faiblesse affective insoupçonnée"

Maître Georges Kiejman, autre ténor du barreau, qui l'avait souvent affronté dans les prétoires évoque le souvenir d'Olivier Metzner. "Ce n'est pas la mort en elle-même qui me surprend, car nous sommes tous à la merci d'une mort imprévisible, c'est qu'il l'ait voulue. Ça révèle chez lui une faille, une faiblesse affective, dont je dois dire à mon grand regret que je ne l'avais jamais soupçonnée", explique le ténor du barreau.

"Olivier Metzer a mis au service de ses clients aussi bien des qualités exceptionnelles que des défauts exceptionnels", explique Maître Kiejman, parlant d'un "certain sens de l'exagération et parfois de l'affirmation gratuite". Il souligne également le dévouement "total" que l'avocat avait pour ses clients et la "grande intelligence" qu'il mettait à leur service.

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