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Police-Justice

Hippodrome de Compiègne: pour Woerth, "le dossier est vide"

Eric Woerth reste placé sous le statut de témoin assisté, après avoir été entendu par la Cour de justice de la république sur l'affaire de l'hippodrome de Compiègne. .

Eric Woerth reste placé sous le statut de témoin assisté, après avoir été entendu par la Cour de justice de la république sur l'affaire de l'hippodrome de Compiègne. . - -

L'ex-ministre du Budget n'a pas été mis en examen dans l'affaire de la vente controversée de l'hippodrome de Compiègne. Il reste placé sous le statut de témoin assisté.

Au terme de 48 heures d'audition par la Cour de justice de la République, Eric Woerth n'a finalement pas été mis en examen. Il est maintenu sous le statut de témoin assisté, "statut qui est le sien depuis le début de cette procédure", a déclaré son avocat, Me Jean-Yves Le Borgne. Selon l'avocat, "il est trop tôt pour considérer que ce dossier est terminé".

Eric Woerth était entendu dans l'affaire de la vente controversée de l'hippodrome de Compiègne.

57 hectares de forêt vendus 2,5 millions d'euros

Au centre des interrogations de la justice, la décision, prise le 16 mars 2010 par l'élu de l'Oise, alors ministre du Budget, de valider par arrêté la vente de gré à gré d'une parcelle de 57 hectares de la forêt de Compiègne, comportant un golf et un hippodrome, à la Société des courses de Compiègne (SCC), moyennant 2,5 millions d'euros.

Une affaire qui a suscité la polémique, notamment pour son prix. Il est "conforme à l'estimation des Domaines", avait dit Eric Woerth quand le Canard Enchaîné avait révélé la vente en juillet 2010. Il reflète "peu ou prou la valeur réelle de l'hippodrome", selon un rapport sénatorial de 2011.

"Dans l'intérêt de l'Etat"

"Je n'avais aucun intérêt particulier à ce que cette opération soit réalisée, sinon faire rentrer deux millions et demi dans les caisses de l'État", s'était défendu l'ancien ministre en janvier 2013. Vendredi soir, Éric Woerth a de nouveau défendu sa position.

"Le dossier est vide, a-t-il déclaré. J'assume cette décision depuis le début parce qu'elle était dans l'intérêt de l'Etat." Pour lui, la décision des trois magistrats de le laisser sous le statut de témoin assister "parle d'elle-même".

"Pour le reste, c'est l'histoire d'une très banale bagarre entre ministères avec une énorme et anormale pression de l'ONF [l'office national des forêts, ndr] pour éviter de déménager à Compiègne leur siège social", a-t-il estimé. Le ministère de l'Agriculture et l'ONF s'étaient opposés à la vente de l'hippodrome, propriété de l'Etat. Pour eux, une cession du domaine ne pouvait légalement se faire que par le biais d'une loi.

A. K. et M. T. avec AFP