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Police-Justice

Hippodrome de Compiègne: nouvelle audition de Woerth vendredi

Eric Woerth à son arrivée à la Cour de justice de la République, le 24 octobre 2013.

Eric Woerth à son arrivée à la Cour de justice de la République, le 24 octobre 2013. - -

L'ancien ministre du Budget a été entendu toute la journée jeudi par la Cour de justice de la République en tant que témoin assisté dans l'affaire de la vente de l'hippodrome de Compiègne.

L'ancien ministre du Budget Eric Woerth est sorti de son audition devant la Cour de justice de la République peu avant 20h30, sans faire de commentaire, selon nos informations. Il était arrivé tôt jeudi, aux alentours de 8h30.

Son avocat, Me Leborgne, a lui livré quelques déclarations à sa sortie du tribunal. "Mon client se félicite de l'occasion qu'il lui est donné d'expliquer ce qui s'est passé, comment les choses se sont déroulées dans le cadre de cette vente de l'hippodrome de Compiègne, dont il a toujours dit qu'elle était pour lui une affaire ordinaire de l'Etat, qui avait décidé de mettre en place une politique nouvelle consistant à se séparer des biens immobiliers qui n'avaient pas d'intêret pour le service public."

L'avocat a par ailleurs confirmé que l'audition se poursuivra vendredi. "Nous continuerons demain à donner des explications complémentaires", a-t-il conclu.

La justice s'interroge sur le montant de la vente

Au centre des interrogations de la justice, la décision, prise le 16 mars 2010 par l'élu de l'Oise, alors ministre du Budget, de valider par arrêté la vente de gré à gré d'une parcelle de 57 hectares de la forêt de Compiègne, comportant un golf et un hippodrome, à la Société des courses de Compiègne (SCC), moyennant 2,5 millions d'euros.

Une décision prise malgré l'opposition de responsables de l'Office national des forêts (ONF) et les réserves du ministère de l'Agriculture. Pour ceux qui contestent la vente, celle-ci irait à l'encontre des textes en vigueur, qui prévoient que les parcelles du domaine forestier de l'Etat ne peuvent être cédées qu'après le vote d'une loi au Parlement. L'absence de mise en concurrence est également dénoncée.

Mais c'est surtout le prix de cession qui a suscité la polémique. Il est "conforme à l'estimation des Domaines", avait dit Eric Woerth quand le Canard Enchaîné avait révélé la vente en juillet 2010. Mais en mai dernier, le rapporteur public du tribunal administratif de Paris, saisi par un syndicat d'agents forestiers, avait fait état "d'une expertise judiciaire réalisée sur instruction" de la CJR qui laisserait "apparaître une valeur de 13 millions d'euros", susceptible d'être ramenée à 8,3 millions, les lieux étant occupés par les concessionnaires du golf et de l'hippodrome.

A. G.