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Police-Justice

Héros du Thalys: Mark Moogalian a vu un tireur "hypnotisé"

Mark Moogalian, grièvement blessé par balle lors de l'attaque du Thalys, et sa femme Isabelle, étaient les invités de BFMTV ce jeudi soir. Près d'un mois après le traumatisme, ils souhaitent désormais "aller de l'avant".

Son acte d'héroïsme a failli lui coûter la vie, sous les yeux de sa femme. C'était il y a un mois, à bord du Thalys, quand il a participé au désarmement du jihadiste présumé Ayoub El Khazzani, qui a tenté d’ouvrir le feu à la kalachnikov sur les passagers du train Amsterdam-Paris. Mark Moogalian et sa femme Isabelle étaient les invités de BFMTV, ce jeudi soir.

Grièvement blessé, aujourd'hui il "va mieux". "J'en aurai pour six mois, voire un an, pour me remettre à 100%. Mais on s'est bien occupé de moi", a déclaré ce Franco-Américain. Touché dans le dos par une balle qui lui a traversé le thorax, il s'est également rendu ce jeudi dans un hôpital militaire, qui ont plus l'habitude de traiter ce genre de blessure.

"Quelques secondes pour traiter les données"

Près d'un mois après l'horreur, Mark Moogalian a évidemment un souvenir encore très vivace du moment où sa vie a failli basculer. Mais il reste dans l'impossibilité d'expliquer ce qu'il s'est passé dans sa tête au moment où son regard a croisé celui du jihadiste présumé.

"Je ne savais pas quoi penser tout de suite, il ne m'a fallu que quelques secondes pour pouvoir traiter les données", s'est-il remémoré sur BFMTV. "Mais la première chose à laquelle j’ai pensé c’était Isabelle parce qu’elle était assise juste à côté et je me suis dit qu’elle serait la première personne dans la ligne de mire.. J'y suis allé, j'ai foncé, et j'ai essayé de faire ce que je pouvais..."

Touché par une balle, tirée dans le dos

S'il a tout de suite réussi à se saisir du fusil automatique porté par Ayoub El Khazzani, le Franco-Américain n'a toutefois pas eu le réflexe de s'assurer que le terroriste présumé ne portait pas sur lui d'autres armes. "Une fois que j'avais pris l'AK47, je pensais un peu naïvement que c'était bon, et que j'allais pouvoir revenir aider les Français qui étaient en train de se battre avec lui. Je ne savais pas qu'il avait un Luger sur lui, quand il m'a tiré dans le dos."

Ce moment très précis, sa femme, Isabelle, se souvient avec précision comment elle l'a vécu. "Je n’ai pas vu Mark se faire tirer dessus mais par contre quand il est tombé, il est tombé à deux sièges de moi et nos regards se sont croisés", a-t-elle détaillé. "C'est à ce moment-là qu’il m’a dit qu’il était blessé. J’ai senti une panique m’envahir. Je me suis levée tout de suite pour voir ce que je pouvais faire", a-t-elle poursuivi.

Sur le tireur: "Je ne pense pas beaucoup à lui"

Que pense Mark Moogalian de son agresseur, près d'un mois après avoir frôlé la mort? "Je me souviens de ses yeux, un peu grands, comme s’il était ailleurs. Un peu de rage mais en même temps un peu endormi, j’ai trouvé qu’il bougeait un peu lentement", a-t-il répondu.

Est-ce important d'être reconnu comme un héros, qui a vécu comme une épreuve de guerre? "Je ne sais pas. Je suis juste tellement ravi qu'on s'occupe tellement bien de moi, on ne me laisse pas tomber, et on me soutient, après avoir vécu une situation pareille."

Tirer du "positif" de cette épreuve

Résolument tourné vers le futur, l'homme convalescent et son épouse ont également affirmé ne pas être hantés par cette épreuve: "Je pense à l'avenir, qu'est ce qu'on va faire après. Je n'ai pas l'impression d'avoir trop souffert psychologiquement. On en parle beaucoup quand les autres nous posent des questions."

"Est-ce que ça peut redevenir normal? "Oui, je pense", a conclu Mark. "Bien sûr on ne pourra pas l'effacer, mais on essaye d'en faire quelque chose de positif", a ajouté son épouse, Isabelle.

Jé. M.