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Police-Justice

Hautes-Alpes: un geste déplacé pourrait être à l'origine de l'agression d'une mère et de ses filles

Le VVF de Lagrand où séjournaient les deux familles.

Le VVF de Lagrand où séjournaient les deux familles. - Google street view

L'homme qui a agressé au couteau une femme et ses trois filles mardi aurait agi à la suite d'un geste déplacé devant sa femme de la part du mari et père des victimes.

Au lendemain de l'agression à l'arme blanche d'une femme et ses trois filles dans un village vacances famille (VVF) de Lagrand, dans les Hautes-Alpes, les motivations de l'agresseur s'éclaircissent. L'homme de 37 ans, un Marocain domicilié dans les Yvelines et qui occupait pour les vacances un appartement mitoyen, aurait agi en raison d'un geste jugé déplacé du mari et père des victimes, a annoncé ce mercredi le procureur de la République de Gap, Raphaël Ballet.

Dans son communiqué, le parquet a précisé: 

"Le mari et père des victimes affirme avoir croisé le suspect en train de quitter les lieux (...) après l'agression. Le suspect lui aurait alors déclaré: 'Tu n'aurais pas dû faire ça devant ma femme', tout en reproduisant le geste de se gratter au niveau de l'entrejambe par-dessus son short."

"Le mari de la victime ne se souvient pas avoir eu un tel geste", a ajouté le procureur. Raphaël Ballet a par ailleurs estimé qu'il était "difficilement compréhensible qu'un tel geste puisse être à l'origine d'une agression aussi grave commise par une personne qui serait saine d'esprit ou dénuée de toute démarche idéologique".

Dépression et schizophrénie

"Les perquisitions et premières exploitations des documents et objets saisis" lors des perquisitions dans les Hautes-Alpes et les Yvelines "n'ont mis en évidence aucun phénomène de particulière radicalisation de type islamiste", selon le procureur. Le magistrat mentionne toutefois un "incident": au cours de sa garde à vue, le suspect "s'est emporté, refusant qu'on lui prenne ses empreintes. Il a alors crié à trois reprises: 'Allahou akbar'".

Les enquêteurs s'intéressent surtout à la santé mentale du suspect. Alors que l'expertise psychologique qu'il a subie mardi après-midi n'a pas révélé de pathologie particulière, l'auteur des coups a dit au procureur "qu'il souffrirait de dépression, mais aussi de schizophrénie depuis plusieurs années". En invalidité depuis 2009, il aurait arrêté de prendre son traitement depuis six mois.

"De fait, sa famille a confirmé qu'il serait suivi par un psychiatre et un psychologue. Tout cela est bien entendu en cours de vérification", a précisé Raphaël Balland. Le suspect devrait être présenté jeudi matin à un juge d'instruction grenoblois.

Concernant les quatre victimes, qui ont été hospitalisées, elles sont toutes hors de danger.

Ma. G. avec AFP