Guyane : deux militaires tués en mission

Deux militaires sont morts lors d'une mission de lutte contre l'orpaillage mercredi sur un site clandestin à Dorlin, en Guyane française. « Un tel niveau de violence n'était jamais arrivé », a souligné ce jeudi le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

Deux militaires dont un gendarme ont trouvé la mort en Guyane lors d'une opération conjointe entre la police et la gendarmerie contre des chercheurs d'or clandestins dans la région de Dorlin (commune de Maripasoula). Un épisode d'une rare violence dans la lutte des forces de sécurité contre l'orpaillage. Trois gendarmes ont en outre été blessés, dont deux grièvement. Les deux militaires tués faisaient partie du 9e RIMa [ndlr, Régiment d'infanterie de marine], qui participe aux opérations "Harpie" contre les orpailleurs. L'un est un caporal-chef de 32 ans, père d'un enfant, l'autre un adjudant de 29 ans. Le pronostic vital des deux gendarmes grièvement blessé n'est pas engagé, a assuré le colonel Didier Laumont, commandant de gendarmerie de la région. Un hommage est rendu jeudi matin en Guyane en présence du ministre des Outre-mer, Victorin Lurel.
Les deux victimes, faisaient partie d'un groupe de militaires et gendarmes revenus à proximité des lieux où un peu plus tôt un hélicoptère de la gendarmerie avait essuyé des tirs. Les deux hommes ont trouvé la mort au cours d'une embuscade pendant une mission au sol. Après un échange de tirs, le gendarme est mort sur le coup, trois militaires ont été blessés, l'un d'eux a succombé par la suite.

« Une véritable embuscade »

Vincent Nicquet est secrétaire général pour les affaires régionales en Guyane. « A l'issue de ce qui semble être une véritable embuscade, on déplore alors deux morts et deux blessés graves. On a le sentiment que des gens veulent s'opposer à tout prix à ce que les forces de l'ordre progressent sur ce site orifère, s'y installent, le sécurisent et qu'ils sont prêts pour ça à utiliser des moyens plus lourds que d'habitude et à faire preuve d'une grande violence».

« Retrouver les auteurs de ces crimes »

François Hollande, dans un communiqué, a fait part jeudi de sa « vive émotion » : « Le président de la République condamne vigoureusement cette attaque contre des représentants des forces de l'ordre. Il s'engage à ce que tous les moyens soient mis en oeuvre afin de retrouver les auteurs de ces crimes », souligne le communiqué de l'Elysée.

« Un tel niveau de violence n'était jamais arrivé »

De son côté, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a dénoncé jeudi la violence de cette attaque, soulignant la gravité de ce drame. « Un tel niveau de violence n'était jamais arrivé, avec des individus très déterminés qui avaient une volonté de tuer », a expliqué le ministre, « la lutte contre l'orpaillage en Guyane doit continuer », a-t-il ajouté à Dreux en marge du congrès de l'Unsa-Police, 3e syndicat de gardiens de la paix.

La Rédaction, avec BFMTV et Reuters