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Police-Justice

"Guerre des regards" soldée au revolver: le procès s'est ouvert à Évry

Youssef est accusé accusé d'avoir assassiné par balles Clément en avril 2012.

Youssef est accusé accusé d'avoir assassiné par balles Clément en avril 2012. - Damien Meyer - AFP

Un homme de 35 ans est accusé d'avoir tué un jeune homme en avril 2012, alors que celui-ci discutait dans sa voiture avec un ami.

Clément, 24 ans, a-t-il été assassiné pour une simple histoire de regards? C'est ce que la cour d'assises de l'Essonne va tenter de déterminer ces prochains jours lors du procès de Youssef, qui s'est ouvert ce lundi, accusé d'avoir tué par balles le jeune homme alors qu'il discutait avec un ami dans sa voiture, près de son domicile d'Angerville. Le verdict est attendu vendredi.

Les faits remontent à avril 2012. Touchée à la tête et à l'omoplate, la victime a succombé à ses blessures le lendemain du drame, tandis que Farouk, 28 ans, qui l'accompagnait sur le siège passager, a miraculeusement survécu aux coups de feu qui ont marqué cette commune semi-rurale de 4.000 habitants.

Menaces à la barre de fer

Ce dernier, qui a pu se réfugier dans un entrepôt pour alerter les gendarmes, a avancé face aux enquêteurs un mobile aussi futile qu'incertain: "une guerre des regards". Un mois avant le drame, Clément s'était accroché avec Youssef, l'accusé, 35 ans. Motif: le premier avait salué le second "sans le regarder dans les yeux". C'est déjà pour "une histoire de regards" que le rescapé des coups de feu raconte avoir été menacé par l'accusé avec une barre de fer deux ans auparavant. 

L'accusé a commencé par contester "les faits qu'on (lui) reproche". "Je suis accusé à tort par des gens qui croient avoir raison", a-t-il lancé aux parties civiles, se posant systématiquement en victime. Seul témoin direct de la scène, Farouk est pourtant formel: ce soir-là, il a aperçu l'accusé se garer dans une impasse à quelques mètres d'eux, puis, peu après, s'avancer très lentement dans leur direction, tirer quatre fois côté conducteur et prendre la fuite. Une version que l'accusé conteste.

Des versions contradictoires

Au chômage depuis huit mois après plusieurs petits boulots en intérim, il raconte avoir passé la journée à zoner dans le centre d'Angerville à bord de son Audi A3 qu'il ne quitte jamais, multipliant les allers-retours entre son domicile et le bourg.

Sa route croise alors à plusieurs reprises celle de Clément et Farouk, et, s'il est bien passé sur les lieux à la recherche de cannabis, il était déjà de retour dans le centre lors des coups de feu, assure-t-il. Mais devant les enquêteurs, l'accusé a livré plusieurs versions contradictoires sur son emploi de temps et n'a pas été capable de justifier la présence d'importants résidus de tirs sur ses vêtements et dans sa voiture. L'arme n'a jamais été retrouvée.

la rédaction avec AFP