BFMTV
Police-Justice

GRAND ANGLE: la sécurité à tout prix

L'installation de portiques sur les lignes Thalys a été décidée à la suite des attentats du 13 novembre à Paris et de l'attaque ratée fin août dans un Amsterdam-Paris. (Photo d'illustration)

L'installation de portiques sur les lignes Thalys a été décidée à la suite des attentats du 13 novembre à Paris et de l'attaque ratée fin août dans un Amsterdam-Paris. (Photo d'illustration) - AFP

Au lendemain des attentats du 13 novembre, la sécurité est devenue une obsession dans les gares, comme dans les écoles. Portiques de sécurité, vidéosurveillance, contrôles d'identité... toute la société doit s'adapter pour apprendre à vivre avec la nouvelle menace.

C'est une visite guidée, organisée par le président de la SNCF Guillaume Pépy. Pour marquer le coup, Ségolène Royal en personne vient tester ce jour-là les installations. La ministre en charge des Transports se prête au jeu, entourée d'une dizaine de caméras. Dès lundi, huit portiques de sécurité seront opérationnels en Gare du Nord. Leur fonction: sécuriser l'accès aux Thalys.

"Comme vous le savez, il y a eu un gros traumatisme sur le Thalys", rappelle Ségolène Royal. "Il était très important de commencer par le Thalys, justement, pour montrer que l'on tient compte, aussi, de la réalité des choses".

"Se sentir en sécurité quand on prend le train"

En août dernier, un homme avait sorti une kalachnikov à bord d'un Thalys, avant d'être maîtriser. Aujourd'hui, la ministre voudrait étendre le contrôle des voyageurs à tous les trains, TGV et TER confondus. 

"C'était la culture des aéroports, c'était pas les dispositifs en gare et on voit que cela fonctionne", reprend la ministre de l'Ecologie chargée des Transports. "Je pense que c'est très important que l'on se sente en sécurité quand on prend le train. Le jour où tous les trains seront équipés, ont oubliera que ça n'existait pas avant". 

Trois à quatre employés par portique

Pour l'instant, seul le Thalys va être équipé, à Paris et à Lille. Déjà 5,5 millions d'euros ont été dépensés: en plus du portique, il faut compter l'ordinateur qui scanne les bagages et le personnel affecté à la tâche. 

"Une machine, c'est aujourd'hui trois à quatre personnes autour", précise Guillaume Auffrey, le directeur général de la société HTDS. "Je m'explique: Une personne d'accueil, à l'entrée, pour orienter les gens. Une personne derrière le pupitre du rayon X pour prendre la décision sur le bagage à scanner. Une personne après le portique avec un magnétomètre au cas où il y a une détection au niveau du portique, et le cas échéant, la fouille du bagage". 

Cent employés sont réquisitionnés à Paris. Ils devront contrôler systématiquement les 700 voyageurs de chaque Thalys. Les passagers devront arriver vingt minutes plus tôt, mais vont-ils accepter ces nouvelles contraintes? 

Trois circulaires pour la sécurité dans les écoles

Au lendemain des attentats de Paris, la sécurité est devenue une obsession, dans les gares, comme dans les écoles. Désormais, les élèves doivent s'entraîner: exercices de premiers secours, de confinement, etc. Depuis les attaques, le gouvernement a publié trois nouvelles circulaires.

La dernière instaure un système d'alerte SMS pour informer au plus vite les directeurs, ou offre des visiophones pour surveiller les entrées. Des propositions bienvenues dans cette école de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, dont le directeur fait office de gardien, faute de vigile. 

"Je contrôle les identités des personnes", explique David Giri au micro de BFMTV. "Au-delà de ça, je ne peux pas faire mieux".

"On n'a pas le coeur léger"

Déjà, les parents ne s'approchent plus du perron, pour éviter les attroupements. Plus aucune voiture ne peux stationner depuis l'installation de barrières. Mais l'inquiétude est toujours là. 

"Le temps que l'on passe à rassurer tout le monde, on ne le fait pas au service des enfants", déplore le directeur d'école, délégué SE-Unsa 93. "L'énergie que l'on dépense pour cela, on ne la dépense pas pour la pédagogie dans notre travail. On n'a pas le coeur léger". 

Un mois après les attentats, c'est toute la société qui doit s'adapter, et apprendre à vivre avec la nouvelle menace. 
C. P.