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Gironde: 4e journée de lutte pour les pompiers contre l'incendie 

La crainte principale est l'évolution du vent qui, après des accalmies dans la nuit et la matinée, forcit dans l'après-midi, avec parfois de brusques changements de direction qui le rendent imprévisible et par là-même dangereux.

Les sapeurs-pompiers girondins et des renforts de plusieurs autres régions - 660 au total - avec en appui d'importants moyens aériens entament lundi matin leur 4e jour de lutte contre un incendie de forêt qui a déjà ravagé plus de 550 hectares et contraint à l'évacuation de près de 600 habitants. Grâce aux renforts en hommes et en avions dépêchés dès samedi par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, venu en personne dimanche encourager les pompiers, le feu, l'un des plus importants en France depuis cinq ans, a connu ces dernières 24 heures une "faible" progression, selon la préfecture.

Epaulés par sept avions, dont quatre Canadair et un Dash, les pompiers ont jusqu'à présent réussi à éviter que la moindre habitation soit endommagée dans le périmètre de 16 km autour de Saint-Jean-d'Illac, à 20 km au sud-ouest de Bordeaux, d'où le feu est parti vendredi vers 14h30, et Pessac. "Le feu est stabilisé ce matin, la situation a tendance à s'améliorer", a confirmé le maire de la ville sur BFMTV.

Dès la levée du jour, les avions doivent reprendre leurs rotations, mais, en raison de "l'amélioration de la situation", seulement deux des quatre Canadair seront en opération lundi matin, a précisé le préfet de la Région Aquitaine et du département de la Gironde, Pierre Dartout.

"Séparer zones brûlées et non-brûlées"

Pour le chef des pompiers de Gironde, le colonel Jean-Paul Decellières, "le travail consiste à séparer zones brûlées et non-brûlées de façon à ne pas avoir de propagation par le sous-sol, les racines". "Un travail de fourmi qui demande du temps et des moyens, beaucoup d'eau dans un sol composée de tourbes". Selon l'expression d'un pompier, il faut s'assurer que "le feu n'ait rien à manger".

La crainte principale est l'évolution du vent qui, après des accalmies dans la nuit et la matinée, forcit dans l'après-midi, avec parfois de brusques changements de direction qui le rendent imprévisible et par là-même dangereux. C'est pourquoi, la préfecture estime que "la situation demeure préoccupante car les prévisions météorologiques restent défavorables".

Par ailleurs, "l'enquête de la gendarmerie est en cours" pour déterminer les causes de départ du feu, a expliqué le maire de Saint-Jean-d'Illac sur BFMTV lundi.

Aucune nouvelle évacuation de riverains

En ce qui concerne les riverains, aucune nouvelle évacuation n'est envisagée dans la matinée, alors que près de 600 habitants avaient dû quitter vendredi ou samedi des quartiers menacés de Saint-Jean d'Illac et Pessac, dans leur immense majorité relogés chez des parents ou amis. Mais, "au nom du principe de précaution", "pas question qu'elles puissent réintégrer leur maison" pour le moment, avait affirmé le préfet dimanche soir.

Les causes de l'incendie de Saint-Jean-d'Illac restaient inconnues, l'enquête de gendarmerie ne privilégiant aucune hypothèse, criminelle ou accidentelle. Cet incendie est l'un des plus importants des dernières années en Gironde, département recouvert à plus de 45% de forêt et où les multiples départs de feu ne sont pas rares l'été en une journée. En août 2012, un incendie avait détruit plus de 650 hectares de pins près de Lacanau, sans faire de victime.

la rédaction avec AFP