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Gilets jaunes: vers une fermeture totale des Champs-Elysées samedi?

Les gilets jaunes s'apprêtent-ils à prendre une nouvelle fois d'assaut les Champs-Elysées samedi? Le ministère de l'Intérieur et la préfecture de police travaillent à ce que le scénario de samedi dernier ne se reproduise pas.

Au lendemain de sa rencontre avec le ministre de la Transition écologique, Eric Drouet, l'un des porte-parole des gilets jaunes a appelé à maintenir la manifestation sur les Champs-Elysées ce samedi 1er décembre

Ce mercredi, le ministère de l'Intérieur et la préfecture de police de Paris travaillaient déjà à éviter que ne se reproduise le même scénario que samedi dernier. 

D'autant que la CGT appelle "tous les citoyens" à manifester samedi en vue d'exiger "des réponses immédiates et précises" du gouvernement et du patronat sur le pouvoir d'achat". Sur Facebook, un appel à manifester intitulé "Acte 3 Macron démissionne !" intéresse" déjà 157.629 personnes et a recueilli 30.000 likes. L'événement, prévu samedi à 14 heures sur les Champs, a été partagé sur la page officielle du mouvement des gilets jaunes. 

Fermer les Champs, un dispositif contraignant

Fermer les Champs-Elysées est envisageable, selon Yves Lefebvre, secrétaire général de l'Unité SGP Police FO sur BFMTV. "Oui, c'est possible de le faire" assure-t-il, "en balisant l'avenue, en mettant en place des points de filtrages aux entrées des Champs, et en fermant les stations de métro". 

"Quand les contrôles sont faits en amont comme nous le demandions la semaine dernière, on peut alors fouiller les sacs en amont et les interpeller. Il est avéré qu'avec ce processus de fouilles préalables, on limite le nombre de casseurs sur les Champs-Elysées." 

"Le service de maintien de l'ordre a été un échec particulièrement cuisant" samedi dernier, déplore le syndicaliste qui regrette que les Champs n'aient pas été fermés en prévention. "Ça a été mal géré: nos collègues policiers étaient exténués et ont du jeter 4.000 grenades" pour venir à bout des casseurs.

Mais fermer les Champs-Elysées, ne serait-ce qu'une journée, a un coût humain pour les forces de l'ordre, et un coût économique pour les commerçants. Fermer la zone du rond-point des Champs à l'Arc de Triomphe, en comptant toutes les rues adjacentes, requerrait pas moins de 3.600 forces de l'ordre, d'après une source haut-placée. 

Ce mercredi, des commerçants des Champs-Elysées ont raconté à BFMTV avoir dores-et-déjà reçu une réquisition écrite de la préfecture de police pour vider leurs terrasses et leur mobilier, "en raison des risques liés à l'actualité et dans le cadre de la piétonnisation mensuelle pour les journées du samedi 1er et dimanche 2 décembre 2018." Une mesure qui n'avait pas été mise en place samedi dernier, ce qui explique pourquoi plusieurs restaurateurs ont été victimes des débordements.

Deux petits rassemblements déjà déclarés

En parallèle, deux petits rassemblements parisiens en lien avec les gilets jaunes ont dores-et-déjà été déclarés en préfecture de police ce mercredi. Mais aucun d'entre eux n'a vocation à réunir le gros des troupes.

Un premier projet de rassemblement d'un particulier contre le "matraquage fiscal" a été déclaré. Il est prévu samedi à 14 heures de défiler à partir de la place de la Madeleine jusqu'à Bastille. Le second projet de rassemblement prévu place de la République est, lui, à l'initiative du Mouvement citoyen des gilets jaunes.

La maire de Paris Anne Hidalgo s'est, elle, opposée à toute nouvelle manifestation sur les Champs-Elysées et assuré que les violences survenues samedi ne pouvaient pas "se reproduire". 

Par ailleurs, la préfecture travaille à essayer d'identifier pour pouvoir arrêter les casseurs présents samedi dernier afin de les empêcher de recommencer. Quant aux individus étant passés en comparution immédiate cette semaine, ceux-ci ont interdiction de se rendre à Paris et devront pointer dans le commissariat de leur ville.

Jeanne Bulant