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Police-Justice

Gilets jaunes: à quoi peut-on s'attendre ce samedi?

Les gilets jaunes sur les Champs-Elysées le 8 décembre dernier.

Les gilets jaunes sur les Champs-Elysées le 8 décembre dernier. - ERIC FEFERBERG / AFP

Appels à se rassembler à Bourges, à la Défense ou à Bordeaux... Les autorités s'attendent pour cette neuvième journée mobilisation des gilets jaunes à un regain de participation. Edouard Philippe a promis dans la semaine que les manifestants violents n'auraient pas "le dernier mot".

Les gilets jaunes se préparent à descendre dans la rue pour le neuvième samedi consécutif. Un dispositif de sécurité conséquent va une nouvelle fois être mis en place par le ministère de l'Intérieur sur le territoire national car les autorités s’attendent à une mobilisation "plus forte" que la semaine précédente, notamment dans la capitale. 3.500 personnes y avaient été comptabilisées samedi dernier, 5.000 à Bordeaux et 50.000 partout en France. 

Des interdictions de manifester à Bourges et Reims

Pour la première fois, nombre de gilets jaunes ont annoncé leur intention de délocaliser la manifestation à Bourges, dans le Cher. Mais en prévention, la préfecture a pris un arrêté ce vendredi afin d'interdire tout rassemblement dans le centre historique de la ville. Les musées, jardins, bibliothèques et l'Hôtel de ville ont été fermés mais les commerçants prévoient d'ouvrir malgré tout. 

Une manifestation a finalement été autorisée en fin de journée place de Séraucourt, un vaste espace près du centre où stationnaient encore vendredi après-midi des centaines de voitures. 2.500 membres des forces de l'ordre auraient été affectés à la préfecture du Cher. À Reims, les manifestations ont été interdites dans certaines zones par la préfecture de la Marne, à partir de ce samedi 8 heures et jusqu'à dimanche 22 heures. 

Plusieurs villes clés, dont Paris

  • Des actions sont annoncées dans plusieurs villes: notamment Bordeaux, Marseille, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Lille, Nantes, Rennes. 

À Paris, Éric Drouet a appelé à un rassemblement en milieu d'après-midi sur le parvis de la Défense, intitulé "Paris nous revoilà!". 3.200 personnes disent vouloir y participer, 16.000 s'y intéressent. Reste à savoir s'il s'agit, comme le 22 décembre dernier, d'un leurre: un rassemblement avait été annoncé à Versailles sans qu'il s'y tienne.

Les gitans mobilisés?

Dans plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux, les membres de la communauté gitane ont aussi appelé à manifester après le placement en détention provisoire de Christophe Dettinger, l'ex-boxeur suspecté d'avoir frappé des gendarmes samedi dernier. Ce vendredi, le forain marcel Campion a lancé un appel au calme à destination de la communauté des gens du voyage. En déplacement auprès de CRS dans le Val-de-Marne dans la soirée, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, interrogé sur une éventuelle mobilisation des gitans, s'est voulu rassurant. "Moi je crains les casseurs, les gitans ne sont pas des casseurs", a-t-il affirmé devant nos caméras. 

80.000 policiers et gendarmes

Le gouvernement déploie les grands moyens afin d'éviter que ne se reproduisent les violences du week-end dernier. 14 véhicules blindés de la gendarmerie seront à nouveau positionnés et pas moins de 80.000 policiers et gendarmes déployés sur l'ensemble du territoire. Edouard Philippe a annoncé dans la semaine un dispositif comparable à celui du 8 décembre dernier. 

Les forces de l'ordre ont pour consigne d'être plus mobiles et d'aller plus facilement au contact. Une quarantaine de commissariats et le dépôt de l’ancien Palais de justice ont été réquisitionnés pour permettre 1.000 gardes à vue à Paris si besoin.

L'inquiétude de Castaner

Les autorités redoutent une radicalisation des manifestants. Dans la capitale, "nous pensons que la mobilisation sera plus forte que samedi dernier d'une part et que le comportement au sein des groupes qui seront présents sera marqué par plus de radicalité, plus de tentations de violences", a déclaré le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, sur CNews.

"Nous observons semaine après semaine une dérive vers des comportements de plus en plus violents", qui sont le fait de "petits groupes", a insisté le préfet. Ils ciblent, selon lui, "d'abord les lieux de pouvoir".

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a quant à lui mis en garde ce vendredi. "Ceux qui appellent aux manifestations demain savent qu'il y aura de la violence et donc ils ont leur part de responsabilité. Que les choses soient claires", a-t-il déclaré dans un entretien à Brut. "Nous avons des inquiétudes pour (samedi), on voit une violence qui monte", a-t-il ajouté dans la soirée, aux côtés des CRS de Chevilly-Larue. 

Jeanne Bulant