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Police-Justice

Fronde des policiers: les premiers effets se font ressentir sur la justice

Des comparutions immédiates se sont tenues vendredi 30 juin 2023 au tribunal judiciaire de Nanterre.

Des comparutions immédiates se sont tenues vendredi 30 juin 2023 au tribunal judiciaire de Nanterre. - BFMTV

Les mouvements de protestation des policiers, en arrêt maladie ou en service minimum lié à l'utilisation du code 562, prend de l'ampleur et commence à se ressentir dans les tribunaux.

Meaux, Bobigny, Paris... Et bien sûr Marseille. Les tribunaux de plusieurs grandes villes de France commencent à subir les premiers effets du mouvement de fronde des policiers, entamé vendredi dernier à Marseille.

En arrêt maladie ou en service minimum lié à l'utilisation du code 562, les policiers sont désormais moins nombreux à procéder à des arrestations en flagrant délit et à assurer les gardes à vue. En conséquence, le nombre de déferrements devant les parquets des tribunaux connaît une baisse significative. 

Une baisse " multifactorielle"

"En juillet 2022, on était en moyenne à 42 personnes déferrées par semaine. Cette semaine, on sera à une petite vingtaine", confie ainsi Jean-Baptiste Bladier, le procureur de la République de Meaux (Seine-et-Marne).

Le magistrat tient cependant à nuancer les choses. "Il y a le mouvement des policiers, mais il y a aussi les récupérations qu'ont pris certains policiers qui ont beaucoup donné lors des émeutes. Selon moi, cette baisse est multifactorielle." 

À Bobigny (Seine-Saint-Denis), même constat. S'il est encore trop tôt pour chiffrer précisément les choses, le parquet note "une tendance à la baisse en lien avec la baisse du nombre de gardes à vue prises depuis le début de la semaine."

"Beaucoup moins de flagrant délit"

Si les contacts entre les magistrats et les policiers restent très bons, la situation des seconds impacte évidemment le travail des premiers.

À Paris, les comparutions immédiates sont aussi moins chargées que d'ordinaire. Car les déferrements ont été divisés par deux depuis quelques jours. "Les grosses opérations de police prévues de longue date comme des grosses arrestations sont maintenues, confie ainsi une source judiciaire. Mais il y a beaucoup moins de flagrants délits, beaucoup moins d'arrestation à l'instant après une opération de contrôle par exemple."

Sans surprise, le tribunal de Marseille subit également l'impact du mouvement. Avec un nombre de gardes à vue en chute libre et des problèmes, y compris, pour pouvoir trouver des escortes policières capables d'amener les suspects au tribunal. Depuis le début du mouvement, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône refuse de communiquer des chiffres sur le nombre de policiers qui se sont arrêtés. Mais elle reconnaît que la situation est "compliquée".

Vincent Vantighem avec Manon Aublanc