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Police-Justice

Fresque à l'hôpital de Clermont: la porte-parole d'Osez le féminisme porte plainte

Anne-Cécile Mailfert, porte-parole d' "Osez le féminisme", lors d'une manifestation le 26 août 2013 à Paris.

Anne-Cécile Mailfert, porte-parole d' "Osez le féminisme", lors d'une manifestation le 26 août 2013 à Paris. - Thomas Samson - AFP

Anne-Cécile Mailfert, porte-parole de l'association féministe, affirme être harcelée depuis la publication de son numéro de téléphone sur la page Facebook d'un collectif de médecins.

L'affaire de la fresque du CHU de Clermont-Ferrand rebondit à nouveau. Cette fois, c'est la porte-parole de l'association "Osez le féminisme", Anne-Cécile Mailfert, qui est visée. Sur Twitter, elle se dit harcelée téléphoniquement par des médecins. Son numéro et une incitation à la harceler auraient été publiées sur la page Facebook "Les médecins ne sont pas des pigeons", puis supprimés. La jeune femme a décidé de porter plainte, rapporte Metronews.

"En deux ans de porte-parolat (…) jamais ça ne m'était arrivé", écrit-elle encore sur Twitter, avant d'ajouter: "et ce sont des médecins!"

La secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, Pascale Boistard, a affiché sur Twitter son soutien à la jeune femme, évoquant des "méthodes de harcèlement inacceptables".

La fresque effacée

La photo de la fresque a été publiée samedi dernier sur la même page Facebook des "Médecins ne sont pas des pigeons". Elle représente l'héroïne Wonder Woman en allégorie de la loi Santé de Marisol Touraine, dans un rapport sexuel collectif avec d'autres super-héros. Si la fresque existe depuis des années, les bulles se référant à la loi Touraine ont, elles, été ajoutées récemment. Elles font dire aux super-héros: "tiens la loi santé!" "prends-la bien profond!", etc.

Les fresques grivoises constituent une tradition dans les salles de repos hospitalières, mais celle-ci a déclenché une vive polémique, du conseil de l'Ordre jusqu'aux responsables politiques. Marisol Touraine l'a ainsi qualifiée de "particulièrement choquante", y voyant une "incitation au viol inacceptable". L'association "Osez le féminisme" a elle aussi condamné la fresque, et réclamé sa suppression. Elle a finalement été effacée sur ordre de la direction du CHU.

Les internes, eux, préparent la risposte. Ils dénoncent via l'Intersyndical national des Internes (ISNI) "la récupération et l'instrumentalisation politique" de l'affaire. Dans leur viseur: des tweets du conseiller de Marisol Touraine, Gabriel Attal, qu'ils accusent de "traîner les internes dans la boue pour faire diversion", selon la présidente Mélanie Marquet, jointe par BFMTV.com. "Le centre de l'attention, c'est la loi, pas la fresque". La présidente du syndicat se dit par ailleurs "catastrophée" par le harcèlement dont est victime Anne-Cécile Mailfert. "Ces insultes et ces menaces sont inadmissibles", ajoute-t-elle. 

Ariane Kujawski