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Police-Justice

"French Bukkake": le parquet de Paris requiert un procès pour 17 hommes, soupçonnés de violences sexuelles

(photo d'illustration)

(photo d'illustration) - Gabriel BOUYS © 2019 AFP

Une quarantaine de femmes se sont constituées partie civile dans cet énorme dossier qui fait trembler l'industrie du porno.

Le parquet de Paris a requis ce lundi un procès pour 17 hommes soupçonnés de violences sexuelles commises dans le cadre de la réalisation de vidéos pornographiques pour la plateforme "French Bukkake", a appris BFMTV de sources concordantes, confirmant une information de l'AFP.

Dans ce dossier où une quarantaine de femmes se sont constituées partie civile, le ministère public demande que ces 17 hommes - dont le dirigeant de la plateforme, son associé et un recruteur d'actrices - soient jugés devant la cour départementale criminelle de Paris, notamment pour viols, viols en réunion, traite d'être humains en bande organisée ou encore proxénétisme aggravé, d'après le réquisitoire rendu lundi et dont l'AFP a eu connaissance.

Un dix-huitième homme est également mis en cause, mais pour blanchiment de travail dissimulé. Le parquet a demandé qu'il comparaisse devant le tribunal correctionnel de Paris.

Des dizaines de victimes

Il revient désormais aux deux juges d'instruction chargés des investigations de se prononcer sur la tenue, ou non, d'un procès.

Ce tentaculaire dossier "French Bukkake" fait trembler l'industrie française du X depuis deux ans maintenant. Des réalisateurs, producteurs et acteurs sont soupçonnés d'avoir mis en place un système pour recruter des jeunes femmes fragiles à qui ils imposaient, sous couvert de tournages, des pratiques sexuelles dégradantes et pour lesquelles elles n'étaient pas consentantes.

L'instruction ouverte par le parquet de Paris, en octobre 2020, a permis de recenser des dizaines de jeunes femmes qui auraient été victimes des agissements de ce système incarné par le producteur "Pascal OP", ancien responsable du site "French Bukkake" sur lesquels les vidéos étaient diffusées.

Le recrutement pour French Bukkake, du nom d'une pratique sexuelle, s'appuyait sur "un stratagème" orchestré par Julien D., accuse le parquet, qui demande à son encontre un procès pour viols, complicité de viols en réunion et traite des êtres humains en bande organisée.

Ce rabatteur est accusé d'avoir créé des personnages fictifs en ligne pour "amadouer" de jeunes femmes précaires et les "orienter vers des tournages (...) où elles subissaient des nouveaux faits de viols aggravés", ce qu'il "savait pertinemment", dénonce le parquet.

Vincent Vantighem avec AFP