BFMTV
Police-Justice

Fillette abattue à Barsac: la mère, internée, n'explique pas son geste

Des gendarmes enquêtent sur les lieux où l'enfant a été tuée par sa mère, lundi dernier.

Des gendarmes enquêtent sur les lieux où l'enfant a été tuée par sa mère, lundi dernier. - Jean-Pierre Muller - AFP

La jeune mère de famille de 33 ans, qui a abattu sa fille à bout portant le long d'une route lundi dernier, est internée depuis les faits. Les enquêteurs n'ont toujours pas identifié le motif de son passage à l'acte.

Quatre jours après le drame, une jeune mère de 33 ans, arrêtée en Gironde pour le meurtre de sa fille de 9 ans d'un coup de carabine, restait jeudi internée. Elle n'a pas pu livrer aux enquêteurs la "clef" d'un passage à l'acte, qui reste "incompréhensible" pour le moment, selon le parquet et les enquêteurs.

Le parquet de Bordeaux a ouvert jeudi une information judiciaire à l'encontre de cette femme de 33 ans, aux fins de mise en examen pour homicide volontaire sur mineur et pour tentative d'homicide volontaire, liée à un tir sur un automobiliste sur la scène des faits, tôt lundi dans le village de Barsac, à 40 km de Bordeaux.

La mère, sans antécédents psychiatriques connus, a été internée en unité spécialisée à Cadillac, en Gironde, et ne pourra être entendue par les enquêteurs qu'après feu vert médical. Le parquet a requis son placement en détention provisoire dès qu'elle sera sortie de l'hôpital psychiatrique.

Ce qu'il s'est passé

Selon le scénario établi par les gendarmes, la mère a quitté "précipitamment" son domicile, dans un village du sud de la Gironde, lundi vers 5h30 avec sa fille de 9 ans et une carabine de chasse, pour partir en voiture "à très vive allure" vers une destination encore inconnue avec certitude, dans l'agglomération bordelaise.

Arrêtée par une panne d'essence à Barsac, soit 50 km plus au nord, et semble-t-il en état de "grand désarroi", la mère est sortie de la voiture et a tiré à bout touchant sur sa fille au niveau du thorax. L'enfant est décédée quelques minutes plus tard, malgré des premiers soins prodigués par un témoin, un automobiliste infirmier qui s'était arrêté.

Un traumatisme lié à l'enfance?

La mère, elle, s'est enfuie à pied dans les vignes alentour, vite rattrapée par les gendarmes. Elle était alors dans un "état de folie", avec des propos "vraiment incohérents", a indiqué le colonel de gendarmerie Ghislain Réty. Une expertise psychiatrique réalisée peu après ne l'a "pas déclarée irresponsable au moment des faits", mais atteinte d'un "trouble psychique ayant altéré son discernement", et "en état de choc", a expliqué la procureur de Bordeaux Marie-Madeleine Alliot. Les dépistages (alcool, stupéfiants) ont été négatifs.

Quelle est l'origine de ce trouble, qui expliquerait le passage à l'acte "violent, déterminé" d'une femme sans emploi à la relation "fusionnelle, aimante" avec sa fille, selon l'entourage, et dont la garde alternée avec le père - depuis une séparation en 2007 - se passait "très bien"? Peut-être un traumatisme passé, remontant loin dans le passé, voire à l'enfance, qui "aurait été réveillé par un événement extérieur", a spéculé la procureur. Pour le colonel Réty, le réel objectif de l'équipée de la mère est aussi une inconnue: "Tuer sa fille, se suicider, un autre mobile?"

A. G. avec AFP