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Police-Justice

Faux espionnage chez Renault, un ex-cadre mis en examen

Marc Tixador, ex-cadre de Renault chargé de la sécurité, a été mis en examen lundi dans l'enquête sur l'escroquerie qui a conduit le constructeur automobile à accuser à tort en 2011 trois de ses cadres et la Chine d'espionnage. /Photo d'archives/REUTERS/M

Marc Tixador, ex-cadre de Renault chargé de la sécurité, a été mis en examen lundi dans l'enquête sur l'escroquerie qui a conduit le constructeur automobile à accuser à tort en 2011 trois de ses cadres et la Chine d'espionnage. /Photo d'archives/REUTERS/M - -

PARIS (Reuters) - Marc Tixador, ex-cadre de Renault chargé de la sécurité, a été mis en examen lundi dans l'enquête sur l'escroquerie qui a conduit...

PARIS (Reuters) - Marc Tixador, ex-cadre de Renault chargé de la sécurité, a été mis en examen lundi dans l'enquête sur l'escroquerie qui a conduit le constructeur automobile à accuser à tort en 2011 trois de ses cadres et la Chine d'espionnage, a-t-on appris auprès de son avocat Jean-Pierre Versini.

Il est poursuivi pour "introduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données" et est soupçonné d'avoir obtenu frauduleusement des fiches de police dans le cadre de l'enquête privée menée par un autre ex-employé de Renault, Dominique Gevrey, à l'origine des accusations imaginaires.

C'est la deuxième personne mise en examen dans ce dossier après Dominique Gevrey, auteur principal présumé de cette escroquerie, détenu durant neuf mois l'an dernier. Il aurait donné à Marc Tixador les fausses informations évoquant un espionnage sur un projet de voiture électrique, en se réclamant d'un informateur, en fait imaginaire.

En pleine crise de l'industrie automobile, Renault, deuxième constructeur automobile français, peine à tourner la page judiciaire de cet épisode où sa crédibilité a été affectée au plan international, puisque tout l'état-major du groupe semble avoir donné crédit aux escrocs présumés.

Ces derniers, agissant à la frontière de la légalité en tant qu'officine de renseignement privé, obtenaient des sommes énormes en échange des fausses informations. Dominique Gevrey aurait perçu 310.000 euros au moins sur l'affaire "chinoise".

Les locaux de l'entreprise ont fait l'objet de perquisitions l'an dernier et Patrick Pelata, directeur général délégué du groupe, a été d'abord démis de ses fonctions, puis il a quitté la société la semaine dernière.

Le PDG de Renault Carlos Ghosn, déjà entendu comme partie civile, était informé, selon certain des protagonistes, des opérations de renseignement lancées par Dominique Gevrey. Il avait fait publiquement état au début de l'affaire de supposées "preuves multiples" de la pseudo-affaire d'espionnage.

Renault a dû fortement indemniser les trois cadres licenciés du fait des accusations d'espionnage au profit de la Chine. Cette dernière avait élevé une protestation officielle du fait des fausses accusations.

L'enquête judiciaire française est loin d'être terminée car elle a été élargie aux cas de trois autres cadres licenciés à tort en 2009 chez RRG, la filiale distribution de Renault, avec le même mécanisme de fausses accusations.

(Thierry Lévêque, édité par Danielle Rouquié