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Police-Justice

Faux électeurs du Ve : Xavière Tiberi se défend bec et ongles

L'ancien maire de Paris Jean Tibéri (G) et sa femme Xavière à leur arrivée dans un bureau de vote au second tour des élections municipales de 2008

L'ancien maire de Paris Jean Tibéri (G) et sa femme Xavière à leur arrivée dans un bureau de vote au second tour des élections municipales de 2008 - -

L'épouse de l'ancien maire de Paris comparaissait mercredi pour répondre des accusations visant le système des faux électeurs du Ve arrondissement de Paris.

"Mensonges", "scandaleux", "infâme" : l'épouse de Jean Tiberi, Xavière, s'est vigoureusement défendue mercredi devant la cour d'appel de Paris d'avoir participé au système des faux électeurs de la mairie du Ve arrondissement de Paris, il y a plus de 15 ans.

Ayant du mal à garder son calme et à rester devant le micro, Mme Tiberi, 76 ans, très volubile, a récusé en bloc, avec de grands mouvements de bras, tous les faits qui lui sont reprochés.

"Je n'ai jamais commis d'actes frauduleux. Je n'ai jamais fait de faux certificats, je n'ai pas promis d'avantages à qui que ce soit", a-t-elle affirmé, laissant à peine le président, Bruno Laroche, finir ses questions.

"Dans la famille, on l'appelle Scrupules"

L'ancien maire de Paris Jean Tiberi, 77 ans, son épouse et sa première adjointe Anne-Marie Affret, 74 ans, sont rejugés pour l'inscription frauduleuse sur les listes électorales de proches, sympathisants du RPR et autres personnes ne résidant pas dans l'arrondissement, aux municipales de 1995 et aux législatives de 1997.

Nombre d'entre eux étaient, selon l'accusation, "incités" à se faire inscrire en échange d'une place en crèche, d'un logement ou d'un emploi à la mairie de Paris. 

Xavière Tiberi a contesté avoir été "omniprésente" à la mairie et avoir exercé des "pressions" sur les collaborateurs de son mari.D'après elle, le maire du Ve ne pouvait pas plus qu'elle être au courant d'inscriptions frauduleuses. "Dans la famille, on l'appelle Scrupules".

Alors que le président lui rappelait les déclarations à charge faites par d'anciens collaborateurs de son mari au procès de première instance, en 2009, elle a répondu: "A l'époque je fumais. Il y a eu tellement de mensonges qui ont été dits à l'audience que j'ai pris les deux filtres et je les ai mis dans mes oreilles!".

"Jean Tiberi ne m'a jamais écoutée"

Xavière Tiberi a contesté être "le bras droit" du maire. "Jean Tiberi s'est toujours efforcé de faire le contraire de ce que je préconisais. Il ne m'a jamais écoutée, jamais. Encore récemment. Je me demande comment un couple aussi diamétralement opposé a pu rester 55 ans ensemble".

Anne-Marie Affret a en revanche reconnu sa part de responsabilité, en refusant obstinément de mettre en cause directement les Tiberi. "Ca existait quand je suis arrivée" à la mairie en 1983, a-t-elle plusieurs fois affirmé. "Ces faux électeurs existaient, j'ai pris le train en route, j'ai continué ce qu'il ne fallait pas faire, je le regrette". Mais "je n'ai pas pris l'initiative".

Le procès se poursuivra lundi avec l'interrogatoire de Jean Tiberi. Il avait été condamné en 2009 à dix mois de prison avec sursis, 10.000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité. Son épouse s'était vu infliger neuf mois avec sursis et 5.000 euros d'amende, et sa première adjointe neuf mois avec sursis, 1.500 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité. L'exécution des peines a été suspendue par leur appel.