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INFO BFMTV. Bordeaux: deux personnes adeptes des soirées "chemsex" meurent après des overdoses

Ambulance (illustration)

Ambulance (illustration) - LOIC VENANCE / AFP

Deux personnes sont mortes à Bordeaux après avoir fait des overdoses, probablement dans le cadre de soirées "chemsex", soit la prise de drogues lors de rapports sexuels.

Le 12 mars, vers 20 heures, les corps sans vie de deux hommes de 44 et 47 ans ont été découverts dans un appartement d’un immeuble à Bordeaux (Gironde) - contrairement à trois comme nous l'indiquions dans un premier temps - a annoncé le parquet de Bordeaux à BFMTV.

Selon les premières constatations, les décès remontaient à plusieurs jours et seraient liés à la consommation de produits stupéfiants au cours de relations sexuelles. D'après le parquet, les deux victimes entretenaient une relation depuis plus de trois ans et consommaient des produits stupéfiants de type GHB et 3MMC.

Une enquête ouverte

Informé, le parquet de Bordeaux a d'abord ouvert "une enquête en recherche des causes de la mort après la découverte de deux corps dans un appartement". "Le parquet a ordonné l’autopsie de chacun des corps ainsi que les analyses anatomopathologiques et toxicologiques nécessaires", a précisé une source judiciaire.

Avant de détailler: "La police technique et scientifique s’est rendue sur place et a procédé aux saisies et constatations d’usage. L’appartement a été placé sous scellé."

Ce mercredi soir, le parquet a affirmé que les autopsies concluaient à une cause médicale indéterminée mais excluait toute intervention d'un tiers. Et de préciser: "Les analyses toxicologiques et anatomo-pathologiques étaient ordonnées et les résultats sont à ce jour toujours en attente."

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Désormais, l'enquête est menée du chef "d’homicide involontaire s’agissant manifestement d’overdose en l’état des éléments recueillis à ce jour et compte tenu de la présence de stupéfiants dans le logement".

Deux autres overdoses à Bordeaux

Samedi, un autre homme a été hospitalisé après avoir fait un malaise à son domicile bordelais alors qu'il était en compagnie de deux hommes. Ces derniers ont été entendus et ont déclaré avoir consommé de la 3MMC avec la victime, a indiqué le parquet de Bordeaux à BFMTV.

Sur place, la présence de produits stupéfiants type 3MMC, kétamine et poppers confirmait la thèse d'une consommation de produits toxiques. Hors de danger, la victime de 61 ans doit désormais être entendue. Une enquête des chefs de trafic de stupéfiants et blessures involontaires a d'ailleurs été ouverte.

La veille de ce malaise, un autre homme avait été découvert par un personnel de ménage dans un appartement de Bordeaux, a ajouté le parquet de Bordeaux à BFMTV.

Âgé de 40 ans, il a été transporté à l'hôpital. Des produits stupéfiants et du matériel de conditionnement ont été découverts sur place. À sa sortie d'hôpital, il a été placé en garde à vue.

Cet adepte du chemsex a reconnu organiser des soirées et vendre des stupéfiants depuis 2021. Il a indiqué aux policiers s’être fourni en drogue sur un site internet néerlandais mais également dans les quartiers de la Victoire et Saint-Michel à Bordeaux, selon des sources policière et judiciaire.

Ce mercredi, il a été déféré devant un magistrat afin d'être jugé en comparution immédiate pour des faits "d’importation, acquisition, transport, offre ou cession de manière illicite de substances ou plantes classées comme stupéfiants, en l’espèce de la 3MMC, du GBL, de la cocaïne, de l'ecstasy et de la MDMA".

Ayant demandé un délai pour préparer sa défense, le parquet a requis son placement en détention provisoire jusqu'à la date de son jugement, dont l'audience a été renvoyée au 22 avril.

Le parquet précise qu'"aucun lien n’a pu être fait, à ce stade, entre ces trois procédures qui sont toutes confiées au même service d’enquête, la division de la criminalité territoriale (DCT) de Gironde".

Les investigations sont en cours afin notamment de déterminer le produit stupéfiant à l’origine de ces overdoses ainsi que la filière d’approvisionnement de cette drogue.  

Stéphane Sellami