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Police-Justice

Expulsé de France, l'islamologue Hani Ramadan fera "opposition à cette décision"

Hani Ramadan, le 14 avril 2007, lors d'une conférence au Bourget

Hani Ramadan, le 14 avril 2007, lors d'une conférence au Bourget - Jean Ayissi - AFP

Expulsé de France samedi, l'islamologue suisse controversé Hani Ramadan a annoncé ce dimanche qu'il allait "faire opposition" à cette décision du ministre de l'Intérieur qu'il juge "injustifiée".

Frère du non moins polémique Tariq Ramadan, et petit-fils du fondateur des Frères musulmans égyptiens, Hani Ramadan a été interpellé à Colmar à l'occasion d'une conférence à laquelle il participait. Il a été accompagné sous escorte de la police à la frontière franco-suisse", a annoncé dans un communiqué de la place Beauvau. 

"Une menace grave sur l'ordre public"

Évoquant une lutte "sans relâche contre l'extrémisme et la radicalisation", le ministère de l'Intérieur a affirmé que l'homme était "connu pour avoir dans le passé adopté un comportement et tenu des propos faisant peser une menace grave sur l'ordre public sur le sol français".

Une décision contestée

"L'arrêté que présente le ministre de l'Intérieur comprend des erreurs et une approche réductrices de mes vraies opinions", s'est défendu dimanche Hani Ramadan dans un communiqué, dans lequel il réfute notamment avoir prononcé des "paroles 'discriminatoires à l'égard des femmes'", manifesté une "hostilité à Israël" ou encore légitimé "le jihad comme moyen de résistance". Il conteste également que ses propos aient contribué "à provoquer la haine, voire la violence".

Des conférences annulées

Ces derniers mois, plusieurs conférences d'Hani Ramadan ont été annulées en France, comme à Roubaix fin janvier ou à Nîmes en septembre. En février, la direction d'un établissement scolaire musulman de la région lyonnaise, le groupe scolaire Al-Kindi de Décines, avait à son tour annulé une conférence de l'intellectuel suisse.

Licencié de son poste d'enseignant de Français

En septembre 2002, Hani Ramadan avait fait scandale en défendant dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde l'application de la charia et la lapidation des femmes adultères. Il avait ensuite été licencié de son poste d'enseignant de Français par le gouvernement genevois pour propos "contraires aux valeurs démocratiques et aux objectifs de l'école publique".

M.P avec AFP