BFMTV
Police-Justice

Explosion rue de Trévise: la mairie de Paris a demandé un audit "afin d'établir les responsabilités"

La maire du IXe arrondissement a réagi dans la soirée, réclamant que l'audit concernant la gestion de la voirie soit étendu à toutes les zones de la capitale. La ville de Paris est pointée du doigt dans une expertise pour avoir mal évalué l'affaissement d'un trottoir rue de Trévise.

La ville de Paris a été mise en cause ce lundi, dans les conclusions provisoires d'un rapport d'expertise concernant l'explosion de la rue de Trévise en janvier dernier. Le drame, qui a fait quatre morts, est dû à la "rupture d'une canalisation de gaz", liée à des "manquements" de la Ville de Paris et d'une entreprise de travaux publics, a indiqué lundi le procureur de Paris.

"À ce jour, la ville n'a pas encore reçu communication de l'expertise pénale provisoire dont parle le parquet et n'est donc pas en mesure de répondre avec précision aux éléments qu'elle contient", a déclaré lundi en fin d'après-midi Ivoa Alavoine, directrice juridique de la ville de Paris, au cours d'une courte conférence de presse.

"Les responsabilités dans la gestion des opérations de voirie"

Elle a ensuite ajouté qu'afin "d'établir les responsabilités dans la gestion des opérations en cause de voirie, et en pleine complémentarité avec l'enquête en cours, la ville a d'ores et déjà mandaté un audit localisé dans le IXe arrondissement sur les procédures d'intervention et de contrôles sur l'espace public".

Dans un communiqué publié lundi soir, la maire du IXe arrondissement Delphine Bürkli a demandé de son côté qu'au "regard de la gravité des premiers éléments rendus publics par le Procureur de la République", l’audit sur la gestion de la voirie soit étendu "à l’ensemble des arrondissements de la capitale et non à la seule section territoriale regroupant les 1-2-3-4-9 et 10e arrondissements".

La ville de Paris est pointée du doigt dans le rapport pour avoir mal évalué l'affaissement d'un trottoir rue de Trévise, et pour avoir procédé à des réparations en surface, "alors que des travaux en profondeur s'imposaient", est-il écrit dans l'expertise.

Services centraux et mairie du IXe se renvoient la balle

Ivoa Alavoine a assuré que "ce type de travaux d'entretien est mandaté par les services techniques locaux, en lien étroit avec les mairies d'arrondissement", mais n'est pas piloté par les services centraux de la capitale.

Delphine Bürkli (ralliée à Benjamin Griveaux) renvoie, elle, la balle à la ville de Paris: "à Paris si les arrondissements disposent d’un budget d’investissement permettant des aménagements de voirie, les travaux d’entretien relèvent quant à eux du budget de fonctionnement central de la Ville de Paris".

Elle assure également que la Mairie du IXe avait voulu se constituer partie civile dans le cadre de l'instruction ouverte, mais que la démarche lui avait été refusée "le Préfet indiquant que la Mairie du 9e ne pouvait pas être considérée comme personnalité morale et juridique".

Des conclusions encore "provisoires"

Ivoa Alavoine a rappelé que la mise en cause de Paris était pour l'instant une "hypothèse" et que les conclusions de l'expertise étaient "provisoires". "La Ville participera activement à la manifestation de la vérité dans l'intérêt des victimes et en tirera toutes les conséquences nécessaires", a-t-elle ajouté, assurant les victimes du soutien de la municipalité.

"J’entends la souffrance des familles, leur besoin de vérité. La Ville de Paris met à disposition de la justice tous les éléments nécessaires dans une totale transparence pour comprendre les causes de ce dramatique accident. Nous en tirerons toutes les conséquences nécessaires", a tweeté dans la soirée de lundi la maire PS (Parti Socialiste) de la capitale Anne Hidalgo.

"Le drame de Trévise oblige à un devoir de transparence à l’égard des familles en deuil, des blessés et des centaines de sinistrés" a appuyé Delphine Bürkli dans son communiqué, soulignant que "le 12 janvier prochain, rue de Trévise, l’association Trévise Ensemble et la mairie du 9e invitent les habitants à se réunir pour se souvenir".

Salomé Vincendon